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Togo : Un nouveau président de l’Assemblée nationale cette semaine ?

Didier ASSOGBA
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Une recomposition s’annonce au sommet du pouvoir législatif togolais. Depuis la nomination de Kodjo Adedze au sein du nouveau gouvernement formé par Faure Gnassingbé le 7 octobre dernier, le perchoir de l’Assemblée nationale est vacant. Une situation qui devrait connaître son épilogue à compter de cette semaine, d’après des indiscrétions. Plusieurs noms sont avancés, sans oublier que Faure Gnassingbé peut encore surprendre.

Les députés de l’Assemblée nationale togolaise reprennent le chemin de l’hémicycle le 28 octobre à la faveur d’une séance plénière. La première depuis l’entrée au gouvernement de Kodjo Adedze en tant que ministre de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme.

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Une Assemblée nationale stratégique

L’annonce a été faite par le 4ᵉ vice-président du Parlement, Ayao Dzreke, dans un communiqué officiel : « Le président de l’Assemblée nationale informe les honorables députés que la deuxième séance plénière de la deuxième session ordinaire de l’année aura lieu le mardi 28 octobre 2025 à 15 heures, au palais de l’Assemblée nationale. »

Une convocation qui, selon plusieurs observateurs, ouvre la voie à l’élection du nouveau président de l’institution, mais aussi à la recomposition partielle du bureau de l’Assemblée, dont plusieurs postes de vice-présidents sont désormais vacants.

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Depuis la révision constitutionnelle du 6 mai 2024, le Togo a basculé dans un régime parlementaire, conférant un rôle accru au président de l’Assemblée nationale, devenu un maillon essentiel du nouvel équilibre institutionnel. L’enjeu de cette élection dépasse donc largement le simple remplacement de Kodjo Adedze. Il s’agit d’un test de stabilité politique pour la majorité au pouvoir et d’un signal sur les équilibres internes au sein du parti présidentiel, UNIR.

Selon plusieurs sources proches de l’hémicycle, des députés issus des régions des Plateaux et de la Centrale pourraient être en lice pour occuper le perchoir. Mais, comme souvent au Togo, les décisions finales se trament dans les cercles restreints du pouvoir exécutif.

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Les noms qui circulent… et les silences qui intriguent

Dans les coulisses, quelques noms reviennent avec insistance. Selom Komi Klassou, ancien Premier ministre et figure historique d’UNIR, est cité pour son expérience parlementaire et sa loyauté au chef de l’exécutif. D’autres évoquent Victoire Tomégah-Dogbé, ex-cheffe du gouvernement, dont la stature institutionnelle et la proximité avec Faure Gnassingbé en font une candidate crédible. Dans le même registre, Rose Kayi Mivedor, ancienne ministre peut aussi créer la surprise.

Aklesso Atcholi, secrétaire exécutif du parti présidentiel, est également mentionné pour son rôle pivot dans la structuration politique d’UNIR. Sans oublier Esso –Wavana Adoyi, un des pontes du régime dans la région centrale. Toujours dans cette région, des personnalités élues députés avant d’être appelées à d’autres fonctions sont également mentionnées.

Mais les habitués de la scène togolaise le savent : Faure Gnassingbé, président du Conseil et stratège du parti majoritaire, réserve souvent ses choix à la dernière minute, cultivant l’effet de surprise.

A l’Assemblée nationale togolaise, il s’agira bien d’aller au-delà de l’élection du président. Il faudra reconstituer le bureau privé désormais du président, des 1er, 2e, 3e et 5e vice-présidents.

Le renouvellement du bureau parlementaire intervient dans un contexte marqué par la reconfiguration de l’appareil d’État sous le nouveau régime parlementaire. Le futur président de l’Assemblée nationale aura pour mission d’incarner la continuité institutionnelle tout en accompagnant la mise en œuvre du nouveau cadre politique, où le Parlement joue un rôle central dans la désignation du chef du gouvernement et le contrôle de l’action publique.

L’Assemblée nationale s’apprête donc à vivre un moment décisif. L’élection, très attendue, du nouveau président donnera un nouvel équilibre au sommet du pouvoir législatif et pourrait, à bien des égards, révéler les lignes de force du Togo post-constitution du 6 mai 2024.

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