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Cameroun : Paul Biya réélu, 4 morts et des dizaines d’arrestations

Togo Breaking News
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Paul Biya

Au Cameroun, Douala, la capitale économique, s’est transformée en champ de heurts entre jeunes manifestants et forces de sécurité. Dans cette ville, la réélection de Paul Biya à un 8e mandat est contestée avant même d’être confirmée lundi par les résultats officiels de l’élection présidentielle.

Quatre personnes ont perdu la vie dimanche à Douala, épicentre de nouvelles tensions post-électorales. Selon le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, les incidents ont éclaté aux environs de 16 heures dans plusieurs quartiers populaires, notamment Nkoulouloun, où « des groupes de jeunes sous l’effet de stupéfiants et animés par des intentions criminelles » auraient tenté de prendre d’assaut la brigade de gendarmerie. Les commissariats des 2ᵉ et 5ᵉ arrondissements ont également été visés. Les affrontements avec les forces de l’ordre ont fait quatre morts et plusieurs blessés, dont des agents de sécurité.

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Une centaine de manifestants ont été interpellés et placés en garde à vue à la prison centrale de Douala, a précisé le gouverneur. Ces violences interviennent à la suite d’un appel à la mobilisation lancé par Issa Tchiroma Bakary, candidat de l’opposition, dans le cadre d’une « marche pour la libération du Cameroun ».

Le lendemain, lundi 27 octobre, le Conseil constitutionnel a confirmé la réélection de Paul Biya, 92 ans, à la tête du pays avec 53,66 % des voix, contre 35,19 % pour son principal adversaire, Issa Tchiroma Bakary. Ce dernier rejette catégoriquement ces résultats, affirmant, selon son propre décompte, avoir remporté 54,8 % des suffrages.

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La proclamation des résultats, intervenue quinze jours après le scrutin, s’est faite dans un climat de fortes tensions politiques et sociales. Tous les recours déposés par les partis d’opposition ont été rejetés par le Conseil constitutionnel.

À la veille de cette annonce, des centaines de partisans de Bakary étaient descendus dans les rues de Douala, Yaoundé et Bafoussam, dénonçant des fraudes et exigeant la « restitution de la vérité des urnes ». La répression de ces rassemblements, interdits par les autorités, a tourné à l’affrontement, faisant quatre morts selon le bilan officiel.

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Dans un communiqué, le ministère de la Communication a condamné des « actes de vandalisme prémédités » visant à semer le chaos, tandis que l’opposition dénonce une répression disproportionnée.

Pour l’heure, la ville de Douala reste sous haute surveillance, avec un renforcement du dispositif sécuritaire autour des institutions et des points sensibles. Si le pouvoir salue la victoire du président Biya comme « une nouvelle preuve de la stabilité du pays », l’opposition promet de poursuivre la contestation jusqu’à obtenir, selon ses termes, « la reconnaissance de la souveraineté populaire ».

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