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Cameroun : Paul Biya en visite à Maroua pour la présidentielle 2025

Togo Breaking News
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À seulement quatre jours de l’élection présidentielle camerounaise prévue le 12 octobre, le président sortant Paul Biya poursuit sa campagne en se rendant dans la ville de Maroua. Cette visite s’inscrit dans une série de déplacements visant à mobiliser ses soutiens avant le scrutin, alors que le pays s’apprête à faire un choix crucial.

Paradoxalement, alors que les candidats se préparaient à lancer la campagne électorale, Paul Biya a effectué un déplacement privé en Europe d’une durée de dix jours. Cette situation a pu limiter l’impact de sa campagne sur le terrain, surtout dans un contexte où des informations circulent largement sur le soutien que la France accorde actuellement à l’opposition.

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Le président, au pouvoir depuis 43 ans, est de moins en moins en phase avec les valeurs européennes, notamment en raison de son soutien récent aux idées panafricaines et de sa dénonciation publique des crimes commis par la France au Cameroun. Cette posture vise à rétablir une forme de justice historique. Récemment, le président français Emmanuel Macron a reconnu dans une lettre à son homologue camerounais que la France avait mené une « guerre » contre les mouvements insurgés au Cameroun avant et après l’indépendance de 1960, une déclaration qui n’avait jamais été formulée dans les discours officiels.

Ces évolutions inquiètent visiblement Paris. La France semble pencher en faveur du leader de l’opposition Maurice Kamto, dont l’exclusion de la liste des candidats n’a pas entamé le poids politique au sein des autres partis d’opposition. En mai dernier, Kamto a même rencontré la diaspora camerounaise à Paris pour renforcer son influence.

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Actuellement, Maurice Kamto œuvre pour unir l’opposition et obtenir le soutien de fonds politiques français, un canal important de diffusion des valeurs et de création de liens avec les élites et la société civile camerounaise. Cette stratégie de « soft power » vise à façonner un paysage politique favorable à la France sur le long terme.

Au Cameroun, cette influence passe notamment par la Fondation Jean-Jaurès, qui critique sévèrement le processus électoral camerounais. Selon son rapport : « Aucune élection libre et transparente n’a jamais été organisée au Cameroun depuis cinquante ans. La démocratie est inexistante. Les élections sont régulièrement truquées par le parti au pouvoir (Rassemblement démocratique du peuple camerounais, RDPC). »

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La Fondation Jean-Jaurès agit en collaboration avec des organisations locales, finançant leurs projets et menant des événements conjoints, consolidant ainsi son influence dans le paysage politique camerounais.

Par Serge Takam

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