Le tribunal correctionnel de Lomé a vidé vendredi le délibéré de l’affaire Paul Missiagbeto. Le conseiller spécial d’Agbéyomé Kodjo est condamné à 48 mois d’emprisonnement dont 24 assortis de sursis.
L’ancien président de la jeunesse du parti d’Agbeyome Kodjo Missiagbeto est accusé de menaces, injures et troubles à l’ordre public. Lors de la comparution de Paul Missiagbato, le représentant du Procureur avait requis une condamnation à 48 mois de prison contre l’opposant. A y voir de près, le verdict n’est qu’une sorte de confirmation de la réquisition.
La sentence est rejetée par son avocat, Me Darius Atsoo. Ce dernier avait déjà indiqué qu’il s’agit d’un procès politique. Il avait alors invité le juge à faire preuve d’audace en libérant purement l’opposant.
A l’époque, il s’est indigné du fait que l’inculpation soit « montée sur la seule base des éléments tirés du téléphone portable » de son client.
Dans sa plaidoirie, l’avocat a relevé une violation des articles 25 et 29 du texte fondamental togolais, relatifs à la liberté d’expression et au secret de la correspondance, des communications et des télécommunications.
« 48 mois d’emprisonnement dont 24 assortis de sursis pour MISSIAGBETO Komlan Paul, un verdict incompréhensible », a-t-il indiqué après l’annonce du délibéré.
Me Atsoo a alors annoncé qu’il relèvera partiellement appel. Il espère une justice plus audacieuse, impartiale et indépendante en appel.
Missiagbeto condamné malgré tout
Pendant ce temps, Togoscoop annonce que la semaine dernière la femme du prévenu avait plaidé la clémence de la juge Ayivon pour la libération de l’acteur politique afin qu’il retrouve ses enfants à la veille de la rentrée scolaire.
La Dynamique Monseigneur Kpodzro avait dénoncé le 20 août dernier un « procès politique ». Le regroupement politique avait dénoncé la violation de 2 principes importants en matière de procédure pénale. Il a évoqué d’abord l’absence de notification au justiciable des motifs de l’interpellation et pour lesquels il doit être gardé à vue pour les besoins de l’enquête. Ensuite, la violation de la Constitution togolaise en ses articles 25 et 29 relatifs à la liberté d’expression et au secret de la correspondance, des communications et télécommunications.
Les entités membres de DMK avaient alors sollicité une relaxe de Paul Missiagbeto.
La condamnation intervient alors qu’un comité composé d’acteurs politiques et de la société appelle les autorités togolaises à libérer les prisonniers politiques, dans le cadre des mesures d’apaisement.
Notons que l’un « détenu politique », membre du Parti national panafricain (PNP) de Tikpi Atchadam et libéré il y a peine un mois pour raison médicale, a rendu l’âme jeudi au CHU Sylvanus Olympio de Lomé.