Le Mouvement Citoyen pour la Liberté (MCL) réagit à son tour à l’adoption en début de semaine de la loi de révision constitutionnelle au Togo. Le Mouvement que préside Roméo Olympio dénonce un coup d’Etat constitutionnel et interpelle le Chef de l’Etat. Selon le MCL, seul Faure Gnassingbé peut réparer le »tort » que les députés de la 6è législature ont causé à la population togolaise.
Au MCL, on estime que le projet de loi de révision constitutionnelle de la République togolaise qui a été voté dans la nuit de lundi à mardi est un coup d’Etat constitutionnel.
Le Mouvement argue que les dispositions de l’article 59 de l’ancienne constitution ne permettent pas aux députés de modifier la constitution.
« L’article 59 stipule que le Président de la République est élu au suffrage universel… Cette disposition ne peut être modifiée que par voie référendaire. Il est donc très regrettable que nous soyons confrontés à un changement de régime qui ne respecte pas cette procédure », a déploré Roméo Olympio.
De plus, l’ancien homme de confiance de Gilchrist Olympio – Président national de l’UFC- soutient que les députés actuels en fin de mandat n’ont ni la légitimité ni la légalité pour toucher à la constitution.
L’appel du MCL à Faure Gnassingbé
Au Togo, lorsqu’une loi est votée, elle rentre en vigueur après promulgation par le Chef de l’Etat. Le MCL pense que l’irréparable n’est pas encore commis. Le Mouvement fonde alors son espoir sur le président de la République, qui selon lui, ne saurait entériner un « coup d’Etat constitutionnel ».
« J’espère que le Président de la République, étant un homme magnanime qui a fait de grandes études dans plusieurs pays développés du monde, ne va pas promulguer cette loi votée par l’Assemblée nationale. Je crois qu’il n’est pas informé de ce qui se passe, compte tenu de ses charges présidentielles, et qu’il prendra en compte les événements ailleurs, notamment au Sénégal, pour mettre fin à cette violation de la constitution », s’est consolé M. Olympio.
Il lance un appel à la communauté internationale, notamment à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et à l’Union africaine (UA), à se prononcer sur le dossier togolais pour empêcher l’avancement de ce projet de modification constitutionnelle, conformément à leurs textes respectifs.
Roméo Olympio rappelle que le Togo va connaître des élections législatives le 20 avril prochain et il n’y a pas de raisons que sa constitution soit modifiée à moins d’un mois de cette échéance.