Au Togo, des organisations de la société civile soutenues parfois par des leaders politiques multiplient des initiatives pour exprimer la désapprobation de la nouvelle constitution togolaise. Elles projettent un nouveau meeting d’information et de sensibilisation à cet effet. Cette manifestation fait suite à la mise en place d’un cadre de réflexion pour un nouveau contrat citoyen et a lieu le 30 juin prochain.
L’information est contenue dans une note envoyée au ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et du développement des territoires.
« Nous venons par la présente vous informer de l’organisation par Novation Internationale, une organisation légalement constituée d’un meeting d’information, de protestation et de sensibilisation le dimanche 30 juin 2024 à Akassimé (Ahanoukopé) à partir de 14 heures », a écrit Louis Rodophe Attiogbe au ministre colonel Awate Hodabalo.
Le Chef de Bureau de Novation Internationale détaille que ce meeting d’information, de protestation et de sensibilisation se situe dans le cadre des actions que son organisation (Novation Internationale) mène en guise de protestation contre la nouvelle constitution adoptée ‘’par une assemblée nationale dont le mandat a expiré depuis décembre 2023’’, et promulguée par le Chef de l’Etat le 06 mai dernier.
Les griefs de la société civile contre la nouvelle constitution
C’est la 3è fois que des Organisations de la société civile (OSC) annoncent une manifestation contre la nouvelle constitution togolaise.
En dehors du fait que le texte a été voté par des députés qui géraient les affaires courantes, les OSC estiment que cette modification constitutionnelle prolonge le mandat de Faure Gnassingbé à la tête du pays. On signale que M. Gnassingbé est au pouvoir depuis 2005 à la suite de son père lui-même resté près de 38 ans aux manettes de l’Etat.
« Cette nouvelle loi fondamentale est une fraude à la constitution qui conduit à l’instauration au Togo d’une dictature du parti UNIR et au maintien de Faure Gnassingbé au pouvoir ad vitam aeternam », disait Prof Michel Goeh-Akue à l’occasion du lancement du Cadre de réflexion pour un nouveau contrat citoyen.
Conformément à cette ligne, treize partis politiques et des organisations de la société civile ont déposé en avril dernier un recours devant la Cour de justice de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour réclamer le retrait de la nouvelle Constitution du pays.
Parmi les requérants figurent l’Alliance nationale pour le changement (ANC), l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI) ou les Forces Démocratiques pour la République (FDR) et des associations comme la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme ou l’Association des victimes de la torture au Togo (Asvitto). Ils demandent à la Cour de justice de l’institution régionale de condamner la République du Togo pour avoir changé de Constitution, et de retirer purement et simplement la loi sur le changement constitutionnel.
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