Le projet « One Health Togo » (ONHETO) arrive à son terme le 30 juin prochain. Lancé le 17 janvier 2023, ce programme vise à renforcer la maîtrise de l’antibiorésistance en santé humaine et animale au Togo. D’un budget global de 450 000 euros, il a permis de mettre en place plusieurs actions pour prévenir la transmission des bactéries multi-résistantes aux antibiotiques. Le comité de pilotage a fait le point jeudi à Lomé.
L’objectif principal du projet One Health Togo était de mesurer et de contribuer à prévenir la transmission des bactéries multi-résistantes aux antibiotiques dans les milieux hospitaliers et communautaires. Un des volets phares de ce projet était la rédaction d’un guide de prescription des antibiotiques en milieu hospitalier, un outil désormais disponible pour les professionnels de santé togolais.
Formation et renforcement des capacités
One Health Togo s’est attaqué à plusieurs facteurs de la résistance antimicrobienne, notamment l’hygiène hospitalière. À cet effet, des stages de formation en France ont été organisés pour les professionnels de santé togolais, leur permettant d’apprendre les meilleures pratiques en matière de lutte contre les infections en milieu hospitalier.
Dr Bawe Lidaw, médecin infectiologue et bénéficiaire du projet, a notamment exprimé sa satisfaction suite à son stage en France, où il a pu observer et apprendre les méthodes de lutte contre les infections.
« C’est dans ce cadre que j’ai effectué un stage en France, dans deux hôpitaux, et où j’ai appris comment dans les hôpitaux en France on lutte contre les infections en milieu hospitalier. Donc tout commence par l’hygiène et j’avoue que ça a été un stage très impressionnant, très bénéfique » a-t-il exprimé.
Partenariats grâce à One Health Togo
Le succès du projet ONHETO repose sur une collaboration étroite entre plusieurs partenaires, dont Expertise France, l’assistance publique des hôpitaux de Paris AP-HP, le CIRAD, et le gouvernement togolais (ministère de la Santé et ministère de l’Agriculture).
Dominique Salmon, professeur en maladies infectieuses et partenaire du projet, a souligné l’importance de ce partenariat pour faire face à l’utilisation excessive d’antibiotiques, tant chez l’homme que chez l’animal. Elle a également noté que « les actions menées, notamment les formations et la création de guides de bonne utilisation des antibiotiques, ont considérablement renforcé les capacités des partenaires locaux ».
La réunion du pilotage du projet One Health Togo a permis de faire la revue de deux années de travail intense et de collaboration fructueuse. Les résultats obtenus sont très positifs, et les outils développés, tels que le guide de prescription des antibiotiques, représentent des avancées significatives pour la santé publique au Togo.
La formation et le renforcement des capacités des professionnels de santé togolais permettront de mieux prévenir et contrôler la transmission des bactéries multi-résistantes, contribuant ainsi à une meilleure maîtrise de l’antibiorésistance.
Constats et recommandations aux acteurs
La mise en œuvre du projet One Health Togo a permis de constater qu’il y a un taux de portage de résistance très élevé. Les experts recommandent la diminution de l’utilisation des antibiotiques dans les élevages.
« Les éleveurs et la direction de l’élevage se sont rendu compte que les éleveurs n’étaient pas du tout sensibilisés. Ils n’appliquent pas les règles de biosécurité dans les élevages, donc on a souvent des infections et un taux de résistance très élevé. Donc il faut vraiment appliquer ces règles de biosécurité pour que les germes ne circulent pas. Et puis aussi diminuer l’utilisation des antibiotiques dans les élevages », a indiqué Dominique Salmon, professeur de maladie infectieuse à l’AP-HP et partenaire du projet.
One Health Togo illustre l’importance des partenariats internationaux et de l’approche « One Health », qui intègre la santé humaine, animale et environnementale pour lutter efficacement contre les défis sanitaires mondiaux.
« Le bilan est vraiment quand même très positif parce qu’on a eu d’excellents contacts avec les partenaires togolais, ça correspondait à un besoin », a ajouté Professeur Salmon.
Pélagie ASSAGBAVI (Stagiaire)
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