Le Togo célébrait dimanche le 65ᵉ anniversaire de son indépendance. A l’occasion, plusieurs organisations de la société civile et partis politiques d’opposition ont lancé un appel à une « résistance nationale ». Ils dénoncent comme une « dérive monarchique » du régime de Faure Gnassingbé.
Alors que les autorités célébraient ce 27 avril 2025 l’indépendance du Togo, une partie de la société civile et de la classe politique d’opposition a choisi d’assombrir le tableau.
Dans une déclaration conjointe rendue publique à Lomé, des organisations citoyennes et des formations politiques, dont l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et les Forces Démocratiques pour le Renouveau (FDR), ont appelé à une mobilisation « ferme et totale » contre le pouvoir en place.
« Un cri de colère »
Sous la bannière d’une « résistance nationale », les signataires dénoncent ce qu’ils qualifient d’« impostures et forfaitures » du pouvoir togolais, et fustigent un « hold-up constitutionnel » destiné à « maintenir Faure Gnassingbé à la tête du pays ».
Dans un texte au ton particulièrement virulent, les organisations pointent du doigt l’absence de libertés, la répression politique, les détentions arbitraires, ainsi que le musellement de la jeunesse togolaise.
« Que célébrer quand le peuple est humilié, trahi et opprimé ? », s’interrogent-elles, appelant à transformer cette date symbolique en « un cri de colère, un cri de rupture, un cri de révolte ».
Pour les opposants, l’adoption récente de la réforme constitutionnelle, qui fait basculer le Togo vers un régime parlementaire taillé sur mesure pour l’actuel chef de l’État, constitue « une trahison nationale » et « une injure à la souveraineté populaire ».
Une opposition en quête de second souffle
La déclaration est cosignée par un large éventail d’acteurs de la société civile — parmi eux, Novation Internationale, Tournons La Page-Togo, le Front Citoyen Togo Debout, Femmes Pyramide — mais aussi des associations de jeunesse et de défense des droits humains.
« L’heure n’est plus aux complaintes mais à l’action », insistent les auteurs du texte, exhortant le peuple à se lever dans « chaque ville, chaque village, chaque quartier » et jusque dans la diaspora, pour refuser ce qu’ils perçoivent comme l’enracinement d’une dynastie au sommet de l’État.
Depuis plusieurs années, l’opposition togolaise peine à traduire dans la rue son mécontentement face à un pouvoir solidement installé et rompu aux mécaniques de contrôle politique. Mais en ce 27 avril 2025, elle semble vouloir raviver la flamme militante autour de l’indignation collective face au changement constitutionnel.
« Vive le Togo indépendant, libre et démocratique ! », concluent les signataires, bien conscients du chemin escarpé qui les sépare encore de leur objectif d’alternance politique.
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