Le ministre togolais de la fonction publique est largement revenu jeudi sur la crise politique togolaise et sur la crise sociale qui secoue les secteurs de l’éducation et de la santé. Gilbert Bawara s’est félicité de l’accord signé entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants et promet que le statut particulier sera envoyé à l’assemblée nationale pour adoption. Au sujet du secteur de la santé, le ministre de Faure Gnassingbé assure que les séances du groupe de travail se poursuivent pour trouver une solution durable. Sur la question politique, M. Bawara indique que le dialogue se poursuit mais l’Etat continuera la préparation des élections pour ne pas tomber dans le piège de blocage de la Coalition de l’opposition. Tout comme le Chef de l’Etat, il assure que les réformes constitutionnelles seront faites cette année, y compris par le référendum.
C’est en somme un grand oral auquel le ministre de la fonction publique, du travail et de la réforme administrative s’est plié jeudi au micro de nos confrères de Victoire FM. Sans ménagement, celui qui fait office de porte-parole du gouvernement a réagi sur le blocage du dialogue politique inter-togolais, sur la signature d’un protocole d’accord entre le gouvernement et les acteurs du secteur de l’éducation et sur les travaux du groupe de travail pour le secteur de la santé.
Réagissant sur la question politique, Gilbert Bawara estime qu’il n’est pas facile d’avoir raison trop tôt. Pour lui, le gouvernement et la majorité avaient anticipé un secteur nombre de difficultés et de facteurs prévisibles qui pourraient entraîner l’enlisement du dialogue ou sa lenteur en adoptant en conseil des ministres le projet de révision constitutionnelle limitant le mandat présidentiel et consacrant des élections à deux tours.
« C’est pourquoi nous avions préconisé que nous pouvons commencer à échanger entre nous sur des questions mineures et en cas de difficultés ou de blocage sur des points essentiels, on aurait eu recours à des personnalités étrangères. Mais la Coalition a dit facilitation ou rien. Un Chef d’Etat étranger, quel que soit sa volonté et son engagement, a également ses propres problèmes en interne », a indiqué Gilbert Bawara.
Le ministre révèle que les autorités sont passées par des passerelles pour échanger avec la coalition sur les modalités du dialogue. Il indique qu’un courrier avait même été adressé le 7 novembre 2017 au Chef de file de l’opposition par le Premier Ministre pour se consulter sur la question. Mais la rencontre n’a pas eu lieu.
Le ministre Bawara pense qu’il n’y a pas d’impasse au niveau du dialogue mais estime que s’il y a des difficultés insurmontables, il fallait les constater.
« Ce qui a la responsabilité de la convocation et de la conduite des débats, ce n’est pas le gouvernement. C’est la facilitation ghanéenne et guinéenne. Le gouvernement et sa majorité sont disponibles à tout moment pour répondre aux convocations du dialogue», a-t-il dit.
Au sujet des manifestations de la Coalition des 14 partis de l’opposition, M. Bawara estime que le gouvernement n’a pas cherché les empêcher mais a juste fait des observations conformément à la loi Bodjona. Il ajoute à ce sujet que dans plusieurs démocraties à travers le monde notamment en France et aux Etats-Unis, il y a des endroits qui ne peuvent pas faire objet d’itinéraire.
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Par ailleurs, et revenant sur le discours prononcé le 27 avril dernier par Faure Gnassingbé, Gilbert Bawara indique que le Chef de l’Etat togolais veut rassurer les togolais sur sa volonté à faire aboutir le chantier des réformes, en évitant ce qui s’est passé en 2014.
« Les stratégies tendant à faire obstruction au dialogue en empêchant de parvenir à un consensus et un compromis sont peine perdue parce que cela ne va pas émousser et freiner le gouvernement dans son engagement à faire adopter les réformes. Toutes les voies de droit légales qui sont permises seront utilisées pour faire adopter les réformes », explique-t-il ajoutant que le dialogue n’a pas pour objectif de paralyser le fonctionnement de l’Etat.
Gilbert Bawara avance qu’il y a des élections qui procèdent d’une échéance constitutionnelle parce que la durée des mandats est prévue par la constitution. Pour lui, tous les actes qui procèdent de la responsabilité de l’Etat, y compris la préparation des élections, doivent être assumés pendant que le dialogue se poursuit.
« Le jour où le dialogue débouchera sur une issue, nous sommes suffisamment responsables pour en tirer les conséquences… Mais nous ne pouvons pas attendre. Nous savons qu’il y a des gens qui sont dans une logique de blocage. Nous ne pouvons pas permettre à un groupe de femmes et d’hommes de prendre le pays en otage. Cela doit être compris », a-t-il dit.
L’homme de confiance de Faure Gnassingbé assure que le gouvernement est partant pour les réformes mais qu’il devrait s’agir de réformes qui respectent scrupuleusement les principes et les règles de la démocratie et de l’Etat de droit. Pour lui, cela suppose que les réformes doivent être opérées dans un esprit neutre et impersonnel et doivent disposer pour l’avenir.
« Le gouvernement a toujours dit que le dialogue et les réformes doivent avoir comme objectif de faire avancer et progresser la démocratie, l’Etat de droit, de créer les conditions d’apaisement et de décrispation, de nous permettre d’organiser des élections pour que le peuple togolais puisse s’exprimer clairement », affirme Gilbert Bawara précisant que le dialogue ne doit pas débattre de la situation d’un citoyen togolais.
Le point focal du gouvernement au dialogue pense qu’ils ont fait preuve de volonté et d’ouverture. A la question du compromis, il déclare que le pouvoir n’attend rien de la Coalition de l’opposition.
« Nous allons au dialogue pour améliorer les règles du jeu…. Nous ne demandons rien, strictement rien à la coalition de l’opposition », insiste-t-il.
Revenant sur les questions sociales, le ministre de la fonction publique s’est félicité de l’accord signé entre le gouvernement les acteurs de l’éducation. Selon lui, cet accord va permettre de ramener la sérénité dès maintenant et durant les années qui viennent. Il croit qu’il y a nécessité de veiller à ce que les engagements qui ont été pris de part et d’autre puissent être respectés.
En ce qui concerne le secteur de la santé, Gilbert Bawara indique que le groupe de travail continue son œuvre et que les questions continuent d’être débattues.