Le Président Directeur Général (PDG) du Groupe Bolloré, Vincent Bolloré et plusieurs autres cadres de la structure ont été placés en garde à vue puis mis en examen la semaine dernière dans le cadre d’une information judiciaire ouverte notamment pour « corruption d’agents publics étrangers » au Togo et en Guinée. Jeudi, le gouvernement togolais a réagi à cette actualité par l’entremise du ministre de la fonction publique, Gilbert Bawara. Et pour cet éminent membre de l’équipe de Sélom Klassou, l’Etat togolais ne se sent pas concerné par cette affaire.
L’enquête judiciaire ouverte en France porte sur les conditions d’obtention en 2010 de deux terminaux à conteneurs par le groupe Bolloré à Lomé (Togo) et à Conakry (Guinée). Il est reproché à Vincent Bolloré d’avoir utilisé sa filiale de communication Havas pour faciliter « l’arrivée au pouvoir d’Alpha Condé» en Guinée et « réélection de Faure Gnassingbé en 2010 » au Togo via des missions de conseil et de communication sous-facturées. Ce qui aurait permis au groupe d’obtenir en contrepartie des concessions portuaires et des terminaux à conteneurs dans les deux capitales.
Pour le ministre togolais de la fonction publique, le Togo n’est pas épinglé par la justice française. Il estime qu’un opérateur économique français est poursuivi par la justice de son pays.
« Nous respectons la justice française. Nous sommes attachés à la présomption d’innocence. Pour le moment nous avons des bribes d’information à travers les commentateurs, les journalistes. L’Etat togolais n’a aucun élément fiable du dossier qui est en cours en France », a-t-il dit.
Pour Gilbert Bawara, le gouvernement togolais n’a pas à donner d’assurance quelconque parce qu’il ne se sent pas concerné par le dossier.
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Toutefois, ajoute-t-il, si dans la poursuite de la procédure judiciaire, l’Etat togolais est requis pour fournir une information ou quelques éléments, il le ferait sans aucun problème.
« Je crois que c’est proprement ridicule, scandaleux voir même un peu condescendant d’imaginer qu’un communiquant, un conseiller, une agence en communication pourrait avoir une influence dans une élection dans un Etat africain, quel qu’il soit. C’est vraiment une injure à l’intelligence et à la sagesse des peuples et des citoyens africains », a martelé M. Bawara.
Pour le ministre de Faure Gnassingbé, le Groupe Bolloré n’est pas dans une position monolithique au Port de Lomé. Le Groupe Bolloré ne gère pas le Port autonome de Lomé mais dispose juste d’un contrat pour la construction et la gestion d’un terminal au niveau du Port de Lomé.
Gilbert Bawara affirme que les conditions au Port de Lomé garantissent la concurrence et la compétitivité.
« Tout le monde sait qu’au Port autonome de Lomé, il y a plusieurs groupes qui opèrent et qui n’ont aucun lien et aucun intérêt les uns avec les autres… Le marché a été passé dans les règles de l’art. Je ne veux pas entré dans des spéculations », a-t-il dit.