Le communiqué publié mardi par la Cour Constitutionnelle togolaise n’est pas du goût de la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition. Le regroupement politique a indiqué jeudi avoir été choqué par cette sortie de l’institution réclamant l’organisation des élections législatives avant la fin de l’année 2018. Dans un communiqué, elle estime que la démarche de la Cour est provocatrice et a condamné une « manipulation partisane et inacceptable d’Aboudou Assouma ».
Dans la note signée par son président Aboudou Assouma, la Cour constitutionnelle a rappelé les dates de dépôt de candidature et de publication de la liste des candidats avant de demander à la CENI et au Gouvernement de prendre les dispositions qui s’imposent pour organiser les élections législatives avant la fin de l’année 2018.
Pour la Coalition de l’opposition, cette sortie est une pure provocation. Le regroupement politique indique que le Président de la Cour Constitutionnelle sait très bien que le pays traverse actuellement une grave crise liée à l’absence de réformes constitutionnelles, institutionnelles et du cadre électoral.
« Une crise qui a amené la CEDEAO à initier un dialogue actuellement en cours », rappelle la Coalition dans un communiqué publié jeudi.
De même, la Coalition des 14 coordonnée par Brigitte Adjamagbo-Johnson avance que Aboudou Assouma « n’ignore pas non plus que lors de son dernier sommet à Lomé, la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernements de la CEDEAO a demandé à la Commission de la CEDEAO d’aider les facilitateurs qu’elle a désignés à proposer au prochain sommet une solution de sortie de crise », conditionnant ainsi la tenue des prochaines élections législatives à l’issue du dialogue.
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De ce fait, elle estime que la sortie du Président de la Cour Constitutionnelle a pour finalité de fournir un alibi au gouvernement pour lui permettre d’organiser rapidement des élections législatives sans les réformes nécessaires et indispensables.
L’opposition note que le communiqué de la Cour n’est rien d’autre que la position toujours exprimée par le régime de Faure Gnassingbé « dont il fait partie ».
« …Ce qui prouve une fois de plus que toutes nos institutions sont inféodées au pouvoir », relève Mme Adjamagbo-Johnson et les siens qui trouve la démarche de la Cour d’autant plus provocatrice pour le fait que dans ses multiples tripatouillages de la constitution de 1992 le régime en place a lui-même a inséré à l’article 52 une disposition qui permet aux membres de l’Assemblée Nationale sortants de rester en fonction jusqu’à la prise de fonction effective de leurs successeurs.
Une disposition qui a permis aux députés de la législature précédente qui devrait prendre fin en 2012 de rester en place jusqu’aux élections législatives de 2013.
Pour finir, la Coalition a condamné une manipulation partisane et inacceptable d’Aboudou Assouma estimant qu’aucune élection sérieuse ne peut être organisée sans les réformes dans le cadre d’une transition démocratique.