La Coalition des 14 partis politiques de l’opposition togolaise a manifesté, comme prévu, samedi dans les rues de Lomé. Mécontente du processus électoral en cours et des dernières décisions prises par les facilitateurs, l’opposition a mobilisé ses partisans pour donner un signal fort au régime de Faure Gnassingbé. Occasion d’inviter les Chefs d’Etat de la CEDEAO à véritablement aider le Togo à sortir de la situation actuelle que d’avaliser « un coup de force électoral ». Le regroupement politique réitère son refus d’aller « valider une mascarade électorale » organisée par le régime pour se maintenir.
Contrairement aux dernières manifestations organisées, la marche de ce samedi organisée par la Coalition de l’opposition a connu une affluence. Une mobilisation qui fait dire au chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre que les togolais ne devraient désormais compter que sur la mobilisation populaire contre les agissements du pouvoir togolais.
Le président de l’ANC a indiqué qu’il y a lieu de se lever contre le refus du régime d’exécuter la feuille de route de la CEDEAO.
« Nous devons nous lever contre le refus d’exécuter la feuille de route et c’est avec beaucoup de déterminations que nous reprenons les manifestations », a-t-il dit.
Jean-Pierre Fabre assure que les élections que prépare le gouvernement togolais n’auront aucun sens et invite la CEDEAO à faire prendre des dispositions pour que les élections soient libres, transparentes, équitables et démocratiques.
« Ce n’est pas pour aller à ces élections que nos populations se mobilisent. Si la CEDEAO pense qu’elle peut régler la crise togolaise par des élections législatives, il lui faut prendre toutes les dispositions pour que ces élections soient les plus acceptables possibles, libres, transparentes, équitables et démocratiques », a-t-il déclaré assurant que la Coalition des 14 n’ira pas à des élections maintenues au 20 décembre prochain.
Le Challenger de Faure Gnassingbé à la présidentielle de 2015 a déclaré devant le public que la Coalition avait commis l’erreur en écoutant les membres du Comité de suivi, qui ont demandé de suspendre les manifestations. Pour lui, les nouvelles manifestations sonnent le départ de Faure Gnassingbé.
« Nous verrons s’ils peuvent organiser l’élection le 20 décembre prochain, si nous occupons les rues.», a ajouté M. Fabre.
‘Cette fois-ci, nous n’arrêterons que quand nous aurons gain de cause’
De son côté, la Coordinatrice de la Coalition a dénoncé un empêchement des populations des localités périphériques de Lomé qui se sont mobilisées pour rejoindre les manifestants dans les rues de Lomé.
« Comme les gens savent que nous allons renouer avec les marches aujourd’hui, ils ont voulu être parmi nous. Mais on les a empêchés. Parce qu’on veut montrer qu’il n’y a pas eu beaucoup de monde et faire croire à l’opinion que le peuple n’est pas derrière nous. Mais ils ont menti », a expliqué Brigitte Adjamagbo-Johnson.
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L’ancienne candidate à la Présidence togolaise la pression sera maintenue jusqu’à ce que les revendications de la Coalition ne soient satisfaites. Pour elle, le pouvoir de Lomé ne comprend que le langage de la mobilisation populaire et il n’est plus question d’arrêter le mouvement.
« Nous devons retourner dans la rue. Mais quand on nous appelle pour discuter, nous irons et en même temps nous allons continuer les manifestations. Cette fois-ci, nous n’arrêterons que quand nous aurons gain de cause », a-t-elle prévenu.
Lors de leurs différentes déclarations au point de chute de la manifestation à Anfame, les leaders de l’opposition ont déclaré avoir fait le constat que « les positions de la CEDEAO ne correspondent pas aux attentes des Togolais ».
De nouvelles séries de manifestations sont projetées dans les prochains jours. Pour un processus électoral consensuel, l’opposition continue d’exiger une personnalité neutre à la tête de la CENI, un découpage électoral sur la base d’une personne une voix, la reprise du recensement électoral, le mode de scrutin à 2 tours pour les élections législatives, notamment.