La Coalition de l’opposition togolaise a pris acte mardi de la reconnaissance de son droit de désigner ses représentants à la CENI mais a exprimé son désaccord sur les autres points du communiqué des facilitateurs. Pour les leaders du regroupement, le maintien des élections au 20 décembre et la prorogation de 3 jours de recensement ne répondent pas aux revendications soumises au facilitateur guinéen. Ils invitent la CEDEAO a tiré toutes les conséquences des violations répétées de la feuille de route par le régime togolais. Par ailleurs, la coalition appelle encore au boycott des 3 jours supplémentaires de recensement programmés du 16 au 18 novembre prochains.
En conférence mardi, la Coalition des 14 a indiqué n’avoir pas été saisie de la publication d’un communiqué par la Facilitation que ce lundi 12 novembre 2018. Pour les leaders de l’opposition, il s’agit d’une situation qui laisse croire que la CEDEAO se moque du peuple togolais et de la Coalition des 14 partis de l’opposition, pour le fait que le document en question circule sur les réseaux sociaux depuis vendredi dernier.
« La Coalition s’indigne de la manière cavalière et méprisante dont l’institution sous-régionale traite le peuple togolais », lit-on dans la déclaration ayant fait l’objet de la conférence.
Le regroupement politique accuse la CEDEAO de ne pas saisir l’occasion pour corriger son image aux yeux des togolais mais de chercher à mépriser un peuple en lutte. De ce fait, il indique ne pas se reconnaître dans le communiqué de la Facilitation qui maintient les élections législatives au 20 décembre et propose 3 jours supplémentaires de recensement électoral.
« Tout en prenant acte du droit qui lui a été reconnu de désigner ses 8 représentants à la CENI, la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition exprime son désaccord sur les autres points du communiqué. Elle invite la CEDEAO à tirer toutes les conséquences des violations répétées de la feuille de route par le régime togolais », martèle la coalition.
Le regroupement de l’opposition invite le Comité de suivi et le président guinéen, Alpha Condé à prendre en compte les exigences à lui soumises pour une mise en œuvre consensuelle de la feuille de route.
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Par ailleurs, l’opposition qui n’entend pas se laisser emmener à l’abattoir par la CEDEAO, appelle de nouveau au boycott de la séance de rattrapage du recensement électoral. La Coalition des 14 partis de l’opposition soutient qu’il n’est pas question de soutenir la mascarade électorale en cours.
Le regroupement exige la reprise de tout le processus, avec un autre recensement électoral en présence effective de ses représentants au sein de la CENI.
« La Coalition rappelle que la seule façon de régler le problème de recensement reste une reprise pure et simple. Elle invite donc les populations à boycotter la prorogation de trois jours de recensement unilatéral prévu du 16 au 18 novembre 2018 par le régime togolais », lit-on dans la déclaration.
Pour finir, les 14 partis de l’opposition n’entendent pas aller aux élections législatives que le régime togolais « prépare dans des conditions anormales ». Ils appellent à de grandes manifestations de rue dès le samedi prochain pour contraindre le pouvoir de Faure Gnassingbé à satisfaire ses revendications pour une sortie de crise pacifique.
« On a affaire à des gens têtus qui veulent nous forcer à aller boire à la rivière… Nous n’irons jamais aux élections avec le découpage électoral actuel », affirme Jean-Pierre Fabre, le Chef de file de l’opposition. « Personne ne peut nous obliger à nous présenter à ces élections… Nous serons dans les rues. S’ils nous appellent, nous irons écouter et nous retournerons ensuite dans la rue », a appuyé Mme Adjamagbo-Johnson.
Rappelons que la Coalition exige des élections législatives à deux tours, l’effectivité du vote des togolais de la diaspora et surtout un découpage électoral tenant compte du principe d’un homme une voix avant toute élection.