La manifestation interdite par les autorités n’a pas pu avoir lieu. Ce vendredi 12 avril, une vingtaine de partis politiques d’opposition et d’organisations de la société civile ont appelé à des manifestations contre le changement de la constitution. Un dispositif sécuritaire a empêché tout attroupement. Jean-Pierre Fabre et les autres leaders arrivés au point de rassemblement ont été simplement stoppés et priés de rentrer chez eux.
Le scénario n’a surpris personne. Le gouvernement a refusé la manifestation annoncée par des partis d’opposition pour dénoncer la volonté de changement de constitution. Depuis jeudi, un dispositif sécuritaire était visible dans le quartier Bè et notamment au point de rassemblement.
Zone de la manifestation bouclée
Tôt vendredi, ce dispositif a été renforcé avec un déploiement remarquable des éléments du groupement d’intervention de la police (GIPN) ainsi que des éléments de la gendarmerie de la ville et spécialement dans les rayons du point de rassemblement des manifestations qui n’est autre que le rond-point Bè-Gakpoto.
Toute la matinée, il n’y avait aucune possibilité de rassemblement. Il faut attendre aux environs de 13 heures GMT pour avoir un peu de mouvement avec l’arrivée de Jean-Pierre Fabre, leader de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et Paul Dodji Apevon, président des Forces démocratiques pour la République (FDR). Un déplacement qui tentait de sonner la mobilisation des militants de l’opposition.
Mais très vite, ces leaders ont été stoppés par les éléments des forces de sécurité déployés en nombre sur place par le gouvernement. Une situation qui a donné lieu à des échanges houleux sur l’interdiction de la manifestation et quelques interrogations de Fabre en présence de Dodzi Apévon (FDR) aux forces de l’ordre.
Pour les responsables de l’opposition, la forte présence des policiers et gendarmes sur les lieux ont dissuadé la mobilisation des manifestants.
« Quand on déploie les forces de l’ordre et de sécurité à un endroit, les gens sont intimidés et ils ne peuvent pas venir. Donc le dispositif sécuritaire déployé sur place ne permet pas à nos militants de venir. Nous allons voir la suite demain », a déclaré Jean-Pierre Fabre aux médias au lieu de rassemblement aux environs de 14 heures.
‘Restriction de la liberté de manifestation’
Me Dodji Apévon, président du parti les Forces Démocratiques pour la République (FDR) a dénoncé la « restriction de la liberté de manifestation au Togo ».
Des journalistes qui tentaient de recueillir quelques interviews ont été gentiment priés par les éléments de la sécurité d’aller au siège des organisateurs de la manifestation pour faire le travail.
Une nouvelle mobilisation est prévue pour samedi 13 avril, toujours avec Bè Gakpoto comme point de rassemblement. Jean-Pierre Fabre et Me Apevon ont invité leurs militants à rester mobilisés pour les jours à venir.
Soulignons que le gouvernement avait interdit la manifestation, reprochant aux organisateurs de n’avoir pas respecté la loi sur les réunions et manifestations publiques notamment en ses dispositions concernant le délai et l’itinéraire.
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