Le mouvement d’humeur des élèves dans les établissements scolaires du Togo prend de l’ampleur et tend à se généraliser. Démarré la semaine dernière dans les Savanes, le mouvement a atteint certaines écoles de la région de la Kara et de Lomé ce lundi 4 avril. Ce, alors qu’une nouvelle grève de 4 jours a démarré à l’appel du Syndicat des Enseignants du Togo (SET), déclaré illégal par le gouvernement.
Selon les informations, il sonnait ce matin à peine 6h quand les élèves du Lycée de Kanté (Région de la Kara) ont envahi les rues. Dans la foulée ils sont partis délogés leurs camardes d’autres écoles environnantes.
Toujours dans la région de la Kara, la même situation est signalée au Lycée Yade Bohou où les apprenants sont allés au CEG de la localité pour faire sortir des salles les pensionnaires des lieux qui étaient pourtant en composition.
Dans la région des savanes, au CRETFP Dapaong, les manifestations ont pris une allure violente avec des jets de pierre. Des élèves ont pris à partie des enseignants qui n’observent pas la grève du SET.
A Tandjouaré, les lycéens se sont transportés dans les locaux de la préfecture et de la mairie. Les images montrent des élèves en possession de cailloux avec lesquels ils intimident les autres.
Après la mairie ils se sont dépêchés au tribunal de Tandjouaré avant qu’une horde de gendarmes et policiers ne vienne les disperser. Dans les courses-poursuites, une élève a été arrêtée et conduite à la brigade. Deux (2) vélos des élèves ont été également saisis et garés.
Ailleurs, pour être à l’abri de tout mouvement, ceux qui fréquentent le lycée de Bombouaka ont vite fait de rentrer tranquillement chez eux.
Des élèves entrent dans la danse à Lomé
A Lomé, ce sont quelques établissements de Bè qui se sont signalés tôt lundi matin. Les élèves du Lycée de Gbényédji sont descendus dans la rue pour aller déloger ceux des écoles environnantes.
Munis de cailloux et bâtons, ils ont chassé des salles de cours des élèves aussi bien du privé que du public.
Que ce soit à Lomé ou dans le nord, les élèves manifestent contre l’exclusion de 137 enseignants de la fonction enseignante par le gouvernement togolais. Ils réclament aussi des enseignants dans les classes.
A l’appel du SET, des enseignants observent un nouveau mot d’ordre de grève de 4 jours.
Le Syndicat exige entre autres l’octroi d’une prime mensuelle de logement (50.000 f au moins) pour tout enseignant sans distinction en conformité avec la réforme de l’enseignement de 1975. Il demande une prime annuelle d’éloignement d’au moins 300 Fcfa/km. Enfin, il souhaite le recrutement des enseignants volontaires exerçant ou ayant exercé dans un établissement public pendant 3 ans au moins et disposant de qualification professionnelle requise.