Que retenir de l’adresse sur l’état de la nation faite par Faure Gnassingbé vendredi devant l’Assemblée nationale ? Trois ministres du gouvernement étaient samedi sur la Télévision nationale pour détailler les grandes annonces faites par le Président togolais. Durant un peu plus d’une heure de temps, Gilbert Bawara, ministre en charge de la fonction publique, Christian Trimua, ministre en charge des relations avec les institutions de la République et Sani Yaya, ministre de l’économie et des finances ont expliqué ce que fera le gouvernement pour concrétiser les différentes décisions du Chef de l’Etat.
C’est par le point de la revalorisation de la valeur indiciaire qui devra connaître une hausse de 5% que les ministres ont entamé l’exercice. Le principe de l’augmentation est acquis et il ne s’agit plus d’une hypothèse, affirme Gilbert Bawara lors de sa première prise de parole. Pour Sani Yaya, les choses seront faites conformément aux possibilités qu’offrent les finances publiques. Et au ministre Trimua d’ajouter que le gouvernement mettra tout en œuvre dans ce sens.
En ce qui concerne que la question du dialogue, les ministres ont indiqué que ce sera le moyen pour parvenir à un climat de paix et de sécurité. « Il permettra de préserver l’accalmie et la stabilité sociale pour garantir la croissance économique nécessaire pour le développement du pays », note le ministre Bawara qui a profité de l’occasion pour énumérer les acquis obtenus par le biais du dialogue social notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé.
{loadmoduleid 210}
La mesure concernant les allocations de départ à la retraite a été détaillée par les ministres. Sani Yaya explique qu’il s’agit d’un geste fort du Chef de l’Etat. Pour l’argentier du Togo, la décision de suspension n’avait pas été prise sur la base des études techniques. Bawara à son tour note que des leçons ont été tirées de ce qui s’est passé et qu’il s’agira de calibrer désormais l’exécution de la mesure pour pallier les défaillances qui ont poussé à la suspension des allocations.
« L’Etat a arrêté le principe. Le président a annoncé la reprise pour janvier 2020 qui sera le fruit des études techniques prévues », a-t-il dit.
Pour Sani Yaya, le Chef de l’Etat et le gouvernement sont soucieux de la redistribution des ressources nationales. Selon lui, la décision de reprise des allocations de départ à la retraite s’inscrit dans cette phase et reflète les ambitions contenues dans l’axe 3 du Plan national de développement (PND).
Et justement au sujet du PND, Gilbert Bawara déclare que ce n’est pas un plan du Chef de l’Etat mais de tous les togolais. A ce sujet, le ministre Sani Yaya appelle le secteur privé à y croire et à apporter sa nécessaire contribution pour la mise en œuvre dudit programme.
Pour ce qui est du Conseil économique social, le ministre Christian Trimua explique qu’il s’agit d’une institution qui accompagnera l’Etat et les collectivités locales.
« Le projet est bien avancé pour tenir les délais fixés par le Chef de l’Etat… », a-t-il affirmé.
Pour ce qui est de la lutte contre la corruption, Faure Gnassingbé a annoncé devant le parlement une loi organique portant déclaration des biens. Le ministre en charge des relations avec les institutions de la République note que l’annonce du Chef de l’Etat s’inscrit dans le respect de l’article 145 de la Constitution. Pour lui, la loi organique en question viendra donner les orientations claires sur la mise en œuvre de cette mesure. Il précise par ailleurs que les contacts seront noués avec le Parlement à ce sujet.
L’accès aux marchés publics des jeunes et des femmes entrepreneurs a été également évoqué par les ministres dans le cadre de cet exercice. Le Chef de l’Etat n’était pas satisfait de l’exécution de la mesure durant l’année 2018 mais a décidé qu’un quota de 25% soit désormais réservé aux jeunes et aux femmes entrepreneurs. Pour le ministre Bawara, si le Président n’était pas satisfait, il va de soi que les togolais ne le sont pas aussi. Le ministre Sani Yaya explique que les dispositions sont déjà prises pallier à l’échec. Il précise par ailleurs, que d’autres efforts sont faits en direction du secteur privé togolais.
{loadmoduleid 210}
Au sujet de l’administration publique, les ministres expliquent que des efforts sont en cours pour sa modernisation. Un programme de gestion axé sur les résultats est en vue pour suivre la qualité de prestation de l’administration et de la prestation de chaque fonctionnaire. Gilbert Bawara, patron de la fonction publique note que le seul diplôme ne suffira plus pour garantir le salaire mais qu’il fallait faire preuve de compétence et rendre un bon service public.
Les élections locales en vue n’étaient pas du reste. Le ministre Trimua note que les instructions sont données pour une révision des listes électorales. Il souhaite à son tour que les jeunes et les femmes s’engager dans le cadre de ces élections pour préparer la relève.
La loi sur la sécurité intérieure annoncée par le Chef de l’Etat a été le dernier sujet évoqué. Christian Trimua explique qu’elle permettra aux forces de l’ordre de mieux coopérer avec les Etats voisins dans un environnement de terrorisme. Gilbert Bawara pour sa part explique que la paix et la sécurité sont une affaire de tous.
« Le jour où nous perdons cette paix et cette sécurité, il sera difficile de les retrouver. Les exemples sont légions autour de nous… », a déclaré le ministre de la fonction publique insistant sur le nécessaire dialogue entre les togolais et surtout les acteurs politiques du pays.
Notons en revanche, que les 3 ministres ne se sont pas prononcés sur l’épineuse question des réformes constitutionnelles et institutionnelles. Elle avait été effleurée par le Chef de l’Etat dans son adresse devant les députés qu’il a invités à privilégier l’intérêt général.