Le recensement électoral ne se déroule pas dans la première zone comme prévu par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Plusieurs partis politiques relèvent d’énormes dysfonctionnements qui font que peu de cartes sont délivrées comparativement à l’affluence constatée dans les centres de recensement et de votes. L’Alliance nationale pour le changement (ANC), le Nouvel engagement togolais (NET), la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP), Santé du Peuple appellent à la prorogation ou à la reprise de l’opération dans la zone 1.
L’ANC relève plusieurs problèmes qui font que le recensement ne marche pas dans la zone 1. Elle pointe le retard considérable dans le déploiement des kits de recensement dans les centres d’enrôlement, l’état défectueux, vétuste voire obsolète de ces kits, (plus de 20 ans d’âge parfois) avec des ordinateurs et des imprimantes mal initialisés et fréquemment en panne.
Ce parti estime que les opérateurs sont mal formés, absents, ou en retard, ou qui désertent les sites avant l’heure réglementaire de fermeture, sans compter les pénuries des consommables (encre, formulaires, carburant, cartes, etc.)
Le Nouvel engagement togolais (NET) pointe également de nombreux dysfonctionnements d’imprimantes, des ruptures logistiques d’encre, de fiches d’identifications, et la pénurie permanente d’essence pour les groupes électrogènes. Toutes choses qui ralentissent considérablement le travail. Du coup, « des électeurs passent parfois trois jours d’attente, sans pour autant réussir à se faire établir la carte ».
« Dans les préfectures du Bas-mono, Vo et Zio, la pénurie des cartes d’électeurs a mis les CLC à l’arrêt. Plusieurs CLC ont cessé de fonctionner depuis la matinée du 3 mai, et la situation, au moment où nous rédigions ce communiqué, n’avait pas encore trouvé de solution », a relevé Gerry Taama.
La Dynamique pour la majorité du peuple (DMP) note aussi que le manque de matériel et de fournitures (encre, fiches d’enregistrement, carburant etc…) a conduit à retarder et même à arrêter les opérations de recensement dans plusieurs centres de vote.
« Les populations sont de plus en plus tentées par le découragement. Les efforts déployés par les responsables de la CENI et des CELI sont pour le moment insuffisants pour améliorer le système et mieux satisfaire les populations qui sont contraintes de patienter pendant plusieurs heures, dans de longues files d’attente », écrit la PMP.
Ce regroupement affirme que certains représentants de partis politiques membres des Commissions des Listes et Cartes (CLC) organisent des trafics d’influence en favorisant l’enrôlement contre des gratifications.
Proroger le recensement
Toutes ces entités politiques demandent à la CENI prolonger les opérations dans la Zone 1 ou carrément de les reprendre.
Pour l’ANC, le constat fait dans la zone 1 « atteste de la mauvaise préparation des opérations et de la volonté manifeste de limiter autant que possible, l’inscription des populations de cette zone sur les listes électorales ».
« L’ANC invite la CENI à prendre la juste mesure de la situation qui s’empire sur le terrain et à reprendre le recensement électoral dans la zone 1 qui compte la majorité des populations togolaises ou à y proroger de manière conséquente le délai imparti, afin que toutes les togolaises et tous les togolais de cette zone qui le souhaitent, puissent s’inscrire sans entrave aucune sur les listes électorales », affirme le parti de Jean-Pierre Fabre.
Pour le NET par exemple, il faudrait une prorogation du recensement de trois jours dans les CELI où les opérations ont été permanentes, uniquement perturbées par les dysfonctionnements logistiques et techniques, et une prorogation de quatre jours dans les CELI où la rupture des cartes a duré 48h.
La DMP, quant à elle, demande aux responsables de la CENI de prolonger de dix (10) jours la période de recensement dans la zone 1, pour répondre à l’exigence d’inclusivité des prochaines élections.
L’Alliance Socialiste Santé du Peuple de Dr Georges William Kuessan fait également la demande de prorogation du délai pour permettre à ceux qui n’ont pas eu la chance de se faire enrôler de le faire.