Aucun relevé de conclusions n’est encore disponible au sujet de la 3e réunion du Comité de suivi tenue lundi à Conakry sous la présidence du Chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé, Co-facilitateur dans la crise sociopolitique en cours au Togo. Mais déjà, les protagonistes laissent filer quelques éléments. Dans les rangs de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition togolaise, on signale qu’il y aura une « reprise du processus électoral avec à la clé un report des élections ». Les mêmes sources assurent également que le Prof Alpha Condé serait « en courroux contre le pouvoir de Lomé » et annonce une prochaine arrivée à Lomé des deux facilitateurs pour remettre l’exécution de la feuille de route sur les rails.
La 3e réunion du Comité de suivi s’est tenue lundi. Conduite par Alpha Conde, la rencontre a permis de faire le point de la mise en œuvre de la feuille de route de la CEDEAO pour une sortie de crise au Togo avec les protagonises. Le président de la commission de la CEDEAO, Jean-Claude Brou, le Commissaire des affaires politiques, paix et sécurité de la CEDEAO, le général Francis Béhanzin, le ministre ghanéen de la sécurité, Albert Kan-Dapaah, représentant le président ghanéen, Nana Akufo-Addona et le ministre guinéen Tibou Kamara participaient à séance.
Et comme nous l’écrivions samedi, la Coalition de l’opposition togolaise a expliqué à Alpha Condé que le pouvoir de Faure Gnassingbé refuse de respecter la feuille de route. Les leaders de ce regroupement auraient notamment insisté sur la question des mesures d’apaisement avec encore une quarantaine de personne en détention, la non effectivité de la recomposition de la CENI, la poursuite unilatérale du processus électoral. Au sujet des experts envoyés pour auditer le fichier électoral, on apprend que le facilitateur a indiqué qu’il s’agirait d’une « démarche personnel du représentant de la CEDAO à Lomé ».
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Selon les informations, le président guinéen a fait part de son étonnement et affiché son courroux face au statut quo lors de sa rencontre avec la délégation du pouvoir, composée des ministres Gilbert Bawara, Payadowa Boukpessi et Damehame Yark. Cette dernière aurait soutenu que « la feuille de route de la CEDEAO a été totalement respectée ». Il revient par ailleurs que les ministres togolais auraient quitté Conakry en refusant toute rencontre de confrontation avec la délégation de la Coalition de l’opposition.
De même, nous apprenons que le pouvoir refuse catégoriquement de céder une place sur son quota à l’UFC pour favoriser une recomposition rapide de la CENI. Pour le pouvoir, la majorité est déjà très désavantagée en acceptant d’avoir 5 représentants pour 62 députés contre 5 pour 29 députés.
Si pour l’heure il est difficile de savoir exactement ce qui a été décidé, dans les rangs de la C14, on soutient qu’il y aura une recomposition de la CENI sans l’UFC. Les mêmes sources parlent d’une reprise du recensement et un report des élections au-delà du 20 décembre.
Quant aux réformes, il est annoncé qu’un projet de loi sera prochainement envoyé à l’Assemblée nationale.
On assure également qu’Alpha Condé a annoncé la prochaine arrivée à Lomé des deux facilitateurs pour mettre les points sur les « i » et remettre l’exécution de la feuille de route sur les rails.