Des femmes togolaises interpellent le chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé. Réunies au sein de ‘’Femmes Pyramide’’, elles ont exprimé mercredi leur mécontentement face à « la faim, la pauvreté, la vie chère, le calvaire, le suicide et le bâillonnement » qui marquent, selon elles, la vie quotidienne des Togolais. L’organisation dresse un bilan assez mitigé du gouvernement sous l’influence des femmes ministres et annonce des actions de ‘’grandes envergures’’. Les Femmes Pyramide demandent au gouvernement la satisfaction dans les plus brefs délais de sept (7) revendications.
Pour les ‘’Femmes Pyramide’’, le quotidien du togolais est meublé par la faim, la maladie, la misère, le suicide, la dépravation des mœurs et la mort. Dans ces conditions, soutiennent-elles, le gouvernement en place qui compte 9 ministres femmes ne devrait pas rester insensible.
« Alors qu’on espérait que le gouvernement sous l’influence des femmes ministres, prendrait des mesures pour soulager nos peines, il procède à l’augmentation du prix à la pompe de l’essence, des frais de péage et du coût de l’électricité. Il accélère la pression fiscale sur les marchés provoquant ainsi le marasme économique, l’inflation, la flambée des prix des denrées alimentaires », ont déclaré mercredi les Femmes Pyramide face à la presse.
Elles dénoncent l’existence des détenus politiques, l’humiliation subie par la mère de l’activiste Fovi Katakou, forcée de faire ses besoins dans un sac plastique devant les gendarmes et les cas de harcèlements sexuels et viols en milieu hospitalo-universitaire.
7 revendications des Femmes Pyramide
Face à ces situations, l’organisation appelle tous les Togolais à se vêtir de Noir tous les vendredis jusqu’aux élections régionales partout dans les marchés, les rues, les églises, les maisons et les lieux de travail.
Parallèlement, les Femmes Pyramide demandent aux autorités togolaises la suppression de toutes les augmentations de prix sur l’essence, le péage et l’électricité; le relâchement de la pression fiscale dans les marchés et sur les produits de première nécessité.
Ces femmes exigent aussi du gouvernement la prise de mesures sociales d’urgence au profit des couches vulnérables ; la prise de mesures urgentes pour une prise en charge de tous les malades ; la prise de mesures urgentes contre la faim et pour la baisse des prix des denrées de première nécessité.
De même, elles demandent l’augmentation du salaire minimum garanti à 50.000F au moins et la création de l’emploi au profit des jeunes. Pour l’organisation, « le taux de chômage au Togo serait de 70% ».
Femmes Pyramide appelle enfin à cesser le harcèlement et la répression des forces de l’ordre au Togo et la libération de Leyla Nambéa, mère de 3 filles, arrêtée le 18 décembre 2019 alors qu’elle allaitait son bébé. Sans oublier des enseignants du SET et des élèves jetés en prison suite à la grève de leurs enseignants.
« Nous nous réservons le droit d’appeler les populations à des actions de pression d’envergure si le gouvernement reste enfermé dans son autisme inacceptable face à la souffrance du peuple togolais », a menacé Eméfa Eklou, l’une des responsables de l’organisation.