Au Togo, des femmes s’engagent à prendre le flambeau de la lutte socio-politique et réussir là où les hommes ont échoué. Réunies au sein de « Femmes Pyramide », elles ont lancé en juillet dernier l’opération « Togo noir ». Mardi, elles ont réitéré cet appel à manifester qui sera observé durant tout le mois d’octobre. Ces femmes se disent fatiguées de payer le lourd tribut de la vie chère.
L’opération « Togo noir » a été lancée pour rouspéter contre la vie chère au Togo. Pour les initiatrices, les dernières augmentations des prix du carburant, des frais de péage et leur extension aux engins à deux roues, la création de nouvelles taxes dont celle sur les véhicules à moteur ont rendu la vie chère au Togo.
L’opération consiste à prendre d’assaut les marchés du pays pour sensibiliser toutes les couches socio-professionnelles sur la gravité de la situation en s’habillant en noir. Le noir qui symbole la tristesse et le deuil.
En conférence de presse mardi, le mouvement reproche au gouvernement de faire la sourde oreille à ses manifestations. Il réaffirme son engagement de requinquer les populations.
« Femmes Pyramide, lance une fois de plus, un appel à nos sœurs, mères, maris et parents, à porter du noir tous les vendredis du mois d’octobre pour exprimer le ras-le-bol et dire NON à LA VIE CHERE », a appelé Femmes Pyramide.
Femmes pyramide au nom des femmes togolaises
Pour les femmes togolaises, la situation va de mal en pis. Elles estiment que la fermeture des bars et restaurants décidée récemment par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 a occasionné le chômage d’un nombre important de citoyens.
Ces femmes ajoutent que malgré les nombreuses actions des syndicats en faveur de l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie, le pouvoir d’achat des fonctionnaires de l’administration publique reste toujours faible, avec un SMIG plafonné à 35 000 F CFA depuis plusieurs années.
« De tout ce qui précède, et pour bien d’autres raisons encore, il est clair que le Togo est en état de décrépitude avancée…. Femmes que nous sommes, en souffrons plus et payons le plus lourd tribut pour nos enfants désespérés et nos maris désemparés », a déclaré Mlle Yvette Emenefa Eklu.
En réaction, le mouvement appelle l’ensemble du Peuple togolais et toutes les forces vives de la nation à se mobiliser contre la faim, la vie chère, la pauvreté, le suicide et le bâillonnement au Togo.
Notons que les « Femmes pyramide » se réjouissent du fait que le gouvernement togolais les écoute. Selon Yvette Eklu, des lettres ont été adressées au gouvernement. Des communiqués sont sortis en guise de réponse, assurent-elles.
« A la suite de cela, cette année, les élèves des écoles publiques sont dispensés des frais d’inscription et de scolarité, la prise en charge de la femme enceinte et du nouveau-né est garantie, l’assurance maladie universelle pour les Togolais est en cours », a-t-elle relevé.
Toutefois, les Femmes Pyramide trouvent que ces mesures sont inadéquates et insuffisantes.