La journée internationale de lutte contre la Pêche INN a été observée dimanche. Occasion Edem Kokou Tengue d’appeler à une pêche responsable, gage de la sécurité alimentaire. Le ministre de l’économie maritime, de la pêche et de la protection côtière passe également les efforts déployés par le Togo pour lutter contre ce phénomène.
La pêche INN ou la pêche Interdite Non déclarée Non réglementée s’entend notamment de la pêche engins interdits, de la pêche avec les méthodes prohibées ; de la pêche dépassant les quotas, de la pêche d’espèces interdites, de la pêche pendant la période de repos biologique.
Elle concerne tous les types de pêche et a plusieurs dimensions. Autant en haute mer que dans les zones relevant des juridictions nationales. Elle concerne toutes les étapes de la capture et de l’utilisation du poisson. Malheureusement parfois, elle est associée au crime organisé.
Au Togo, les autorités ont décidé de prendre plusieurs textes de loi pour le renforcement de son arsenal juridique dans le sens de la protection des océans et des eaux douces en particulier.
Dans ce sens, on peut évoquer l’adoption par l’Assemblée Nationale des lois. Il s’agit de la loi relative à la lutte contre la piraterie, les autres actes illicites et l’exercice par l’Etat de ses pouvoirs de police en mer ; de la loi portant réglementation de la pêche et de l’aquaculture au Togo qui prend en compte les problématiques de la pêche INN avec des sanctions très dissuasives. A titre d’exemple, le montant maximal de l’amende prévue pour les navires de pêche étrangers en infraction dans les eaux sous juridiction togolaise est d’un milliard de FCFA.
On peut citer aussi la loi portant nouveau code pénal et la loi portant code de la marine marchande qui prévoit que toute embarcation de pêche artisanale ou industrielle doit être immatriculée.
En outre, il prévoit que tout navire d’un pays tiers ayant à bord des produits de pêche, doit faire parvenir à l’autorité de la pêche, au moins trois (03) jours ouvrables avant l’heure estimée d’arrivée dans les ports togolais, les pièces relatives à ces produits pour s’assurer que ceux-ci ne proviennent pas de la pêche illégale.
Sur le plan international, le Togo a adopté plusieurs conventions, accords et plans d’action. On retient la Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore Sauvages Menacées d’Extinction (CITES) de 1973, ratifié le 23 octobre 1978, l’accord de la FAO relatif aux mesures du ressort de l’Etat du Port (AMREP) de 2009, adhéré le 13 septembre 2016 ; l’accord des Nations Unies relatif à la conservation et à la gestion des stocks de poisson chevauchants et les stocks de poissons grands migrateurs de 1995, adhéré en 2022. Sans oublier la Directive n° 3/2014/CM/UEMOA portant régime commun de suivi, contrôle et de surveillance des pêches de l’UEMOA de 2014.
Pour une pêche responsable
Le pays dispose d’un plan d’action national de lutte contre la pêche illicite, non déclarée et réglementée. Des agents ont été formés en inspection des produis halieutiques au port, des équipements des inspecteurs, du dispositif de suivi des navires par VMS, deux balises pour les chalutiers opérant dans les eaux sous juridiction togolaise.
« Nous voudrions inviter toute la population et particulièrement les riverains du littoral et les acteurs de la pêche à une pêche responsable et soutenable qui préserve la biodiversité marine et les équilibres environnementaux qui sont nécessaires à la sante des océans et de la planète. A ne rien entreprendre pour aller à l’encontre des règles établies dans ce secteur vital qu’est celui de la Pêche pour notre pays et partant, pour l’humanité tout entière », a déclaré dimanche Edem Kokou Tengue.
Le ministre togolais de l’économie maritime, de la pêche et de la protection côtière appelle à « avoir en idée qu’une pêche responsable » est indispensable à la sécurité alimentaire de la planète et est « une garantie pour le bien être présent et futur ».
Notons que cette 5ème édition se tient en cette année 2022 décrétée par les Nations Unies comme étant « Année Internationale de la Pêche et de l’Aquaculture artisanales » (IYAFA 2022).
L’idée étant d’appeler les populations à apprécier l’importance du rôle des petits pêcheurs, des aquaculteurs et des ouvriers du secteur de la pêche dans la sécurité alimentaire et la nutrition, dans l’éradication de la pauvreté et l’utilisation durable des ressources naturelles dans le monde.