La 9ᵉ conférence de l’Observatoire de la E-santé dans les Pays du Sud (ODESS) s’est tenue jeudi à Lomé. Organisé par la Fondation Pierre Fabre, l’événement a réuni chercheurs, praticiens, décideurs publics et acteurs de la santé numérique sur la thématique de la santé mentale. Les participants ont exploré le rôle du digital dans la prévention, la détection et la prise en charge des troubles mentaux.
Pour Giscar Koffi Samboe, coordinateur pays de la Fondation Pierre Fabre, l’objectif de cette 9ᵉ édition est triple : « Les actions de la Fondation se résument en trois mots : former ; soigner ; innover. Le digital a le potentiel d’accélérer la transformation des systèmes de santé à tous les niveaux, d’augmenter la couverture des services, de simplifier la gestion et diminuer les coûts, de renforcer les compétences des professionnels de santé, et de contribuer à l’autonomisation des patients et patientes » a-t-il indiqué.
L’activité a été marquée par un panel sur le thème : « Santé mentale au Togo : Quelle place pour le numérique » ? Cette rencontre a été l’occasion d’échanger sur la manière dont les outils numériques peuvent contribuer à améliorer la santé mentale des populations. Les panélistes ont souligné que les troubles mentaux, longtemps négligés, représentent aujourd’hui un véritable enjeu de santé publique.
Le numérique pour renforcer la santé mentale
Selon Dr Aristide Afèignindou Gnassingbé, ministre conseiller et coordonnateur national de la santé numérique au Togo, la gestion des maladies mentales commence au sein des familles. Le soutien moral et la compréhension de l’entourage restent essentiels, mais le numérique offre désormais une nouvelle passerelle entre les praticiens et les patients.
Les panelistes, parmi lesquels Mme Grâce Poyodi de Handicap International, M. Bomboma Matièyédou du Programme national des addictions, et M. N’doda Sefils Kodjo, psychologue clinicien, ont rappelé que la santé mentale ne se limite pas à l’absence de maladie psychique. Elle repose aussi sur l’équilibre émotionnel, social et physique.
M. N’Doda a insisté sur les bonnes pratiques à adopter au quotidien. « Prendre soin de sa santé mentale, c’est bien s’alimenter, pratiquer une activité physique, passer du temps avec ses proches et surtout, faire attention aux contenus que nous consommons en ligne. Les messages négatifs ou incohérents avec nos valeurs peuvent affecter notre équilibre »
La conférence a aussi été marquée par une keynote sur l’usage du numérique pour la prévention des troubles mentaux, illustrant comment les applications mobiles, plateformes de téléconsultation et campagnes digitales peuvent soutenir la prise en charge.
Les échanges ont mis en lumière la nécessité de renforcer le financement et la coordination des politiques publiques en matière de santé mentale. Les intervenants ont appelé à intégrer la e-santé dans les stratégies nationales, afin de toucher un plus large public, notamment dans les zones rurales où les spécialistes manquent cruellement.
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