L’élection présidentielle de 2020 s’approche à grandes enjambées. Mais l’opposition togolaise, dans son ensemble, n’a toujours pas arrêté une stratégie pouvant mettre en difficultés le candidat du pouvoir. Le débat est omniprésent dans les médias et sur les réseaux sociaux. Mais Me Yawovi Agboyibo ne voit pas les choses de la même façon. A travers la Fondation FAR, l’ancien Premier ministre togolais estime que les réflexions en cours passent à côté du vrai problème.
En effet, selon plusieurs analystes, l’opposition n’aura de chance qu’avec une candidature unique. Mais d’autres soutiennent que les partis doivent présenter leurs candidats pour mobiliser leurs fiefs au premier tour et soutenir ensuite le candidat de l’opposition au second tour.
Me Yawovi Agboyibo n’est pas dans la même dynamique. A travers la Fondation FAR, il affirme que « la polémique passe à côté du vrai problème ». Pour lui, « les partis d’opposition donnent l’impression de n’avoir pas tiré des leçons des conditions dans lesquelles les élections locales se sont déroulées ».
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Le président de la Fondation FAR, par ailleurs président du Comité d’action pour le renouveau (CAR) relève que « les membres et les présidents des organes en charge de l’organisation, de la supervision et de la proclamation des résultats des élections, sont dans leur quasi-totalité désignés par un pouvoir résolu à sortir vainqueur de tout scrutin ».
L’ancien Premier ministre fustige des manœuvres visant à réduire les personnels électoraux, les électeurs, les candidats potentiels de l’opposition, à la peur, à la docilité et à la trahison de leur conscience. Il cite « le recours au mode conditionnel d’attribution des emplois, des marchés et de toutes autres ressources publiques… ».
Partant de ce constat, Yawovi Agboyibo note que « la polémique sur la question de savoir si l’opposition doit aller au scrutin présidentiel avec une candidature unique ou non est un débat stérile ». Pour l’ancien candidat à la Présidence togolaise, « sans un préalable déverrouillage approprié des institutions en place, le résultat sera pareil à celui des élections locales ».
« … L’organisation des élections équitables et la promotion d’une prospérité générale profitable à tous, continueront à être entravées aussi longtemps que seront maintenues des institutions incapables, de par leurs règles de composition et de fonctionnement, à éradiquer le mensonge, la terreur et le favoritisme dont souffre notre pays », affirme-t-il.
Pour finir, le président de la Fondation FAR note que la concertation qui vaut la peine d’être menée aujourd’hui entre le pouvoir et l’opposition dans l’intérêt du pays est celle visant à « déverrouiller les institutions pour les rendre aptes à promouvoir le respect de la vérité, de la liberté et de l’équité ».
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