La dynamique des réformes entamée ces dernières années au Port de Lomé (PAL) se poursuit. Les dernières réalisations faites et équipements déployés ont fait de ce port en eau profonde naturelle une référence dans la sous-région ouest-africaine. Grâce aux différentes réformes, les pratiques de fraudes et de corruption préjudiciables à l’économie nationale ont drastiquement diminué. Pendant que les réflexions sont en cours pour déployer les mêmes réformes au niveau de toutes les unités douanières, des agents réfractaires au changement tentent de plomber la dynamique.
Ces dernières années, les activités au Port de Lomé ont connu une évolution significative malgré la pandémie à covid-19. En effet le trafic global a connu une croissance de 14,17% entre 2021 et 2022.
Le PAL, seul port en eau profonde avec une profondeur de 16,60 mètres, intégrait le One Hundred Container Ports 2021. Ce poumon économique du Togo est ainsi le 4ème port à conteneurs d’Afrique. Il est la première plateforme de transbordement des marchandises containerisées d’Afrique de l’Ouest et la seconde d’Afrique subsaharienne, juste derrière Durban en Afrique du Sud.
En effet, le trafic de conteneurs EVP a progressé de 14,72% et la desserte maritime est passée de 1510 navires à 1629 navires en 2021 soit une croissance de 7,88%.
75% des recettes fiscales du Togo proviennent de l’économie maritime emmenée par le Port de Lomé qui concentre à lui seul plus de 80% du commerce extérieur du pays. De 2017 à 2021, son chiffre d’affaires est passé de 26 milliards FCFA à 35 milliards de FCFA.
Réformes au Port de Lomé
Si ces performances ont été réalisées, c’est grâce aux diverses réformes engagées au niveau de la plateforme portuaire ces dernières années. Les premières réformes visaient la dématérialisation des procédures au PAL pour en faire un port de référence dans la sous-région, conformément à l’axe 1 du Plan National de Développement (PND). Cet axe vise à faire du Togo un Hub logistique et un centre d’affaires de premier ordre en Afrique de l’Ouest.
Le Commissariat général de l’OTR a engagé à la Division des Opérations Douanières Lomé Port (DODLP) ces réformes qui sont en phase avec les recommandations de la cellule climat des affaires. Le but étant de renforcer la transparence, la modernisation et la simplification des procédures administratives au niveau de la douane.
De même, ces réformes devraient favoriser la célérité et la fluidité dans les opérations, la réduction des coûts et enfin la sécurité et la sûreté des échanges.
La dématérialisation touche également les opérations d’importation et surtout le certificat d’origine. Une plateforme a été mise en place par la Chambre de commerce et d’industrie du Togo et permet aujourd’hui d’avoir le certificat en moins de 5 heures en moyenne contre deux jours auparavant. L’opérateur économique et le transitaire ont la possibilité de tout faire en ligne. Les documents qui leur sont demandés ont également été simplifiés.
Quant aux opérations d’exportation, les opérateurs économiques n’ont plus qu’à présenter la Facture commerciale, l’Attestation d’exportation (Demandée au cordon douanier pour des envois dont la valeur dépasse 10 millions de francs CFA) et le Certificat d’origine. Les procédures de dédouanement dans Sydonia World sont aussi dématérialisées.
De plus, des documents comme le bon à conduire, le bon à embarquer, le Bon à enlever, le bon à entreposer, le bon à expédier, le bon à sortir de MAD ; le bon à sortir d’entrepôt, le bon pour AT, le certificat de visite, le bulletin de liquidation… sont aussi délivrés par la douane togolais en ligne.
Sydonia World est désormais interconnectés avec les système des manutentionnaires Bolloré et Lomé Container Terminal, grâce à la réforme. Ces deux sociétés ont dématérialisé la facturation et ont offert la possibilité de paiement en ligne via des banques de la place.
Toutes choses qui ont favorisé la réduction des délais à l’importation. Depuis janvier 2020, les consignataires ont la possibilité de déposer le manifeste 24 heures avant l’arrivée du navire. En plus, les délais d’attente pour le passage au scanner de LCT sont réduits avec le fonctionnement 24hh/24 de ce service.
Pratiques répréhensibles
A défaut, il y a une procédure dérogatoire dénommée « Permis d’examiner ou Ouillage ». Elle offre la possibilité à l’opérateur économique d’inviter les services de douane à prendre ensemble connaissance du contenu du conteneur notamment la nature de la marchandise l’espèces tarifaire, le nombre ou le volume. Ce qui devrait permettre à la douane de déterminer la valeur imposable.
Cette procédure est surtout utilisée dans le cas des envois groupés et surtout les marchandises en cours d’usage.
Malheureusement, elle est devenue récurrente ces derniers temps au niveau du Port de Lomé. On a pu voir éparpiller par terre des marchandises sorties des containers et qui étaient à la merci des intempéries. Des citoyens et opérateurs économiques ont dénoncé cette attitude.
Les responsables de l’OTR ont également remarqué que ce procédé est rapidement devenu pour certains agents un véritable canal de pratiques indélicates et surtout de trafics illicites.
A un niveau plus élevé, on pointe une volonté de sabotage de la dynamique réformatrice en cours par des agitations de personnes mal intentionnées.
On apprend d’ailleurs que les premiers responsables de l’OTR sont conscients des enjeux et ne veulent pas se laisser détournés de l’objectif premier qui est l’assainissement du climat des affaires. Ils se tiennent alors à la disposition des opérateurs économiques pour toute éventualité.
Malgré les agissements de personnes réfractaires aux réformes au port du Togo, l’OTR entend déployer prochainement les mêmes réformes au niveau de toutes les unités douanières.