La délégation de la CEDEAO s’est finalement rendue samedi à Niamey (Niger) pour la première fois depuis le renversement de Mohamed Bazoum du pouvoir. Après avoir été refoulée la première fois, la délégation de l’organisation a atterri à Niamey et a pu s’entretenir avec les protagonistes de la crise. Cette évolution a été possible grâce au chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé.
Bazoum se porte bien
Mahamane Lamine Zeine, le Premier ministre nommé par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a accueilli la délégation de la CEDEAO. Cette dernière comprenait l’ancien président du Nigeria, Abdulsalami Abubakar et le président de la Commission de la CEDEAO.
A Niamey, la délégation de l’organisation ouest-africaine a pu rencontrer le président renversé Mohamed Bazoum. C’était en présence de Lamine Zeine et d’autres membres du CNSP. La délégation de la CEDEAO a pu constater que le président renversé se porte bien et a le moral.
La délégation a préalablement rencontré les membres du CNSP, dont son pays le général Abdourahame Tiani. La CEDEAO a exigé le retour à l’ordre constitutionnel. On sait évidemment que les militaires au pouvoir à Niamey ne sont pas dans cette logique. On apprend alors qu’une autre rencontre a eu lieu avec l’ancien président Mahamadou Issoufou.
Action de Gnassingbé au Niger
La première mission de la délégation de la CEDEAO au Niger c’était mal déroulée. La délégation avait été reçue à l’aéroport, en représailles aux sanctions prises par les chefs d’Etat de l’organisation contre le pays.
Si les choses se sont bien passées cette fois, c’est grâce au président togolais ainsi que l’indique Rfi. Faure Gnassingbé a mis en branle son action diplomatique et a joué les couloirs avec les militaires nigériens pour déblayer le terrain pour la délégation de la CEDEAO.
Pendant que certains de ses homologues jouent aux va-t’en guerre dans le dossier nigérien, M. Gnassingbé s’active discrètement depuis le début pour une résolution pacifique de la crise afin que la paix, déjà précaire, dans la sous-région puisse être préservée.
Notons que la veille de cette mission, les chefs d’Etat-major de la CEDEAO ont indiqué avoir arrêté une date pour une intervention militaire au Niger pour rétablir Mohamed Bazoum au pouvoir. Des voix ne cessent de dénoncer cette posture des dirigeants de l’organisation, qui ont déjà imposé de sévères sanctions économiques au Niger.