Tout comme la France, le Bénin est sur le banc des accusés au niveau du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) qui dirige le Niger depuis la chute de Mohamed Bazoum. Les militaires au pouvoir ont annoncé la dénonciation de l’accord militaire du 11 juillet 2022 avec le Bénin.
Pour les nouvelles autorités nigériennes, cette décision se justifie par l’autorisation accordée par le gouvernement béninois pour le stationnement dans le pays « de militaires, mercenaires et matériels de guerre » dans la perspective « d’une agression voulue par la France, en collaboration avec certains pays de la Cédéao contre le Niger ».
Dans son communiqué, le CNSP a rappelé les liens ancestraux qui lient le peuple du Niger au peuple du Bénin. Les deux pays ont les mêmes populations et des intérêts communs. Les liens devenus institutionnels ont facilité la signature d’un accord de coopération militaire entre les deux pays.
Accords militaires avec le Bénin dénoncé
Pour le régime du Général Abdourahame Tiani, le Bénin a décidé, « face à la situation sécuritaire, politique et économique » d’envisager une agression contre le Niger au lieu de le soutenir.
« La République du Bénin a autorisé le stationnement de militaires, mercenaires et matériels de guerre dans la perspective d’une agression voulue par la France, en collaboration avec certains pays de la CEDEAO contre notre pays, malgré l’accord de coopération militaire du 11 juillet 2022 liant nos deux Etats », a déploré le CNSP.
Les autorités nigériennes indiquent avoir réitéré leur volonté d’éviter l’escalade. Elles précisent avoir appelé à plusieurs reprises le respect des obligations dudit accord au gouvernement béninois, sans succès.
Partant, le gouvernement du Niger a décidé de dénoncer l’accord de coopération militaire du 11 juillet 2022 conformément, à son article 23 et au préavis de six (06) mois. « Une correspondance diplomatique sera adressée aux autorités béninoises, conformément à la procédure en la matière », a précisé le communiqué.
Il y a quelques jours, c’est la France qui est accusée d’avoir convoyé du matériel militaire et du personnel au Bénin, en Côte d’ivoire et au Sénégal en vue d’une attaque contre le Niger.
Cette nouvelle accusation portée contre le pays de Patrice Talon n’est que la suite logique des évènements. D’ailleurs, depuis le début de la crise nigérienne, les autorités béninoises n’ont pas caché leur soutien au projet d’intervention militaire au Niger pour rétablir Mohamed Bazoum.
Avant le Bénin, le CNSP avait dénoncé les accords en matière de défense qui liaient le Niger et la France. Paris refuse de s’exécuter. Mais aux dernières, le gouvernement d’Emmanuel Macron a entamé les négociations pour le retrait d’une bonne partie des troupes françaises stationnées au Niger.