Au Niger, le Rapport Final des Assises Nationales de la transition a été remis lundi au Général Abdourahamane Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et Chef de l’État. Dr Mamoudou Harouna Djingarey, Chef de canton de Zinder et Président de la Commission des Assises Nationales lui a remis le document. Ce rapport, fruit de 18 jours de synthèse et de cinq jours de travaux intensifs du 15 au 20 février, contient des résolutions ambitieuses pour la refondation du Niger.
En présence du Premier ministre, des anciens présidents de la République, des chefs traditionnels et religieux, ainsi que des représentants des organisations internationales, cet événement marque un tournant historique pour le pays.
La transition redéfinie
A l’occasion, le Général Mohamed Toumba, ministre d’État en charge de l’Intérieur et de la Sécurité publique, a salué l’engagement de ceux qui ont participé aux travaux. « L’histoire retiendra que vous avez posé la première pierre d’un nouveau départ pour notre pays », a-t-il déclaré.
Le rapport propose trois mesures phares. Il s’agit d’abord de l’élévation du Général Tiani au grade de Général d’Armée en guise d’hommage au rôle du chef de l’État dans la refondation du Niger. Ensuite, il est proposé une transition de cinq ans minimum. Cette durée peut-être renouvelée en fonction de la situation sécuritaire et des impératifs de la Confédération des États du Sahel (AES). Enfin, les assises recommandent la dissolution des partis politiques en vue de l’adoption d’une nouvelle charte des partis, adaptée aux réalités nigériennes.
Outre ces résolutions, un avant-projet de « Charte de la Refondation », à valeur constitutionnelle, a été proposé pour servir de socle juridique à la transformation politique du Niger.
Le message de Tiani : « L’unité avant tout »
Prenant la parole après la remise officielle du rapport, le Président Tiani a qualifié cette journée de « tournant décisif pour l’avenir du Niger ». Il a insisté sur la nécessité d’une unité nationale renforcée, tout en appelant à une approche pragmatique face aux défis sécuritaires et économiques.
« Les intérêts du Niger sont au-dessus de tout regroupement, de tout individualisme et de tout clanisme. Il faut que le Niger existe pour que des intérêts particuliers subsistent », a martelé le chef de l’État.
Face aux menaces sécuritaires qui pèsent sur la région, il a réaffirmé son engagement à œuvrer pour un Sahel stable et prospère :
« Que notre Sahel soit désormais un espace de prospérité plutôt qu’un espace d’insécurité. L’insécurité engendre la misère et des pertes de vies humaines inutiles. »
Le chef de l’État a également rendu un hommage appuyé aux membres de la commission et aux citoyens ayant contribué aux Assises. « Nous avons répété, et nous répéterons toujours : Zance kassa ne, Labou Sanni no », a-t-il déclaré en haoussa, soulignant la nécessité de renforcer la cohésion nationale.
Vers une nouvelle ère politique ?
Si la transition fixée à cinq ans et la dissolution des partis politiques sont déjà sujettes à débat, cette cérémonie marque sans conteste un tournant dans la reconfiguration du paysage politique dans un contexte de refondation du Niger.
Alors que la Confédération des États du Sahel (AES) s’affirme comme une alternative régionale à la CEDEAO, le Niger s’engage désormais dans un processus où l’État entend prendre en main sa propre refondation politique et institutionnelle.
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