Le Mécanisme incitatif de financement agricole (MIFA) fondé sur le partage de risque apporte du réconfort aux acteurs du monde agricole togolais. L’initiative lancée le 26 juin 2018 vise à porter l’apport des banques au financement de l’agriculture et des chaînes de valeur à 5% au bout de 5 ans contre 0.3% actuellement. Le but visé est de générer des emplois décents et massifs pour les jeunes et les femmes et offrir des opportunités d’affaires aux PME/PMI. Après quelques mois de phase pilote, certains acteurs se félicitent de l’apport du mécanisme et adressent des doléances au gouvernement pour la nouvelle phase.
En effet, le MIFA est une initiative adoptée par les autorités togolaises afin d’élaborer des politiques adaptées au secteur agricole, d’appliquer des outils de gestion des risques visant à attirer les compétences et acteurs clés par le biais d’incitatifs puis de consolider les maillons des différentes chaînes de valeur agricoles pour le développement de l’agriculture togolaise.
Dans un article diffusé mercredi, Afrika Stratégies France revient sur la phase pilote et fait parler certains acteurs.
« Point de doute, la joie se lit sur les visages et agrémente la convivialité. Akou Véronique est fière d’être autonome. « Je n’ai plus besoin de personne pour répondre à mes besoins fondamentaux » concède celle qui est la 2e conseillère de la coopération. A 53 ans, cette mère de famille a été l’un des acteurs du succès, au-delà des attentes de ce site qui a produit largement plus que les 90 tonnes de riz qui lui étaient demandées », écrit le journal.
Faisant réagir les acteurs de la Zone d’aménagement agricole planifié (Zaap) d’Agou, ces derniers comptent tripler leur production cette année grâce au MIFA.
« Sur le site d’Agou comme sur les principaux autres sites du pays, les objectifs ont été largement dépassés, ce qui devait favoriser la prolongation de la phase pilote ou un nouveau départ pour le mécanisme. Si la récolte a été belle cette année, c’est aussi à cause de la pluviométrie satisfaisante. C’est pourquoi, la maitrise de l’eau est l’une des préoccupations des exploitants », renseigne l’auteur de l’article.
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Toutefois, les attentes sont toujours grandes. Les producteurs attendent encore du gouvernement des engins agricoles modernes notamment des batteuses, des moissonneuses et des décortiqueuses.
On note que la phase pilote du MIFA a permis la mise en place d’un système d’alerte climatique par sms.
Le Fonds international pour le développement agricole (FIDA) vient d’accorder 20 milliards CFA au MIFA. Cet appui permettra de résoudre une partie des difficultés.
« Le Mifa met en place une assurance qui correspond à la réalité du terrain et qui sera effective dans la suite du projet. Il assure aussi les contacts entre producteurs et acheteurs, favorisant l’amélioration des prix de vente. Pendant la phase pilote, la récolte qui était de 1 tonne à l’hectare est passée à près de 4 tonnes. La réduction de la semence a amoindri sensiblement les dépenses et plusieurs formations ont été organisées à l’endroit des exploitants et agriculteurs », ajoute Afrika Stratégies France.
La mise en œuvre du Mifa entre dans le cadre du Programme national de développement (PND). Le PNP dont l’exécution s’étend sur la période 2018-2022 est évalué à 4600 milliards de CFA. Il embrasse les principaux secteurs allant de l’électrification aux pistes rurales, de la réforme foncière à l’assainissement du climat des affaires. Le PND devrait être lancé fin février.