Malgré les remous que suscitent ses différentes sorties, Philippe Fanoko Kpodzro n’abdique pas. Après avoir rejeté les résultats des législatives du 20 décembre dernier, le prélat se tourne vers l’armée togolaise. Pour l’archevêque émérite de Lomé, les forces armées togolaises (FAT) sont caractérisées par « une prédominante ethnique excessive au service d’une famille ». Saluant au passage l’initiative de leur refondation engagée, Mgr Kpodzro demande au Chef de l’Etat d’intensifier les mesures pour que cette armée devienne républicaine.
Selon le Doyen des Evêques du Togo, la question de l’armée est tout autant sensible, prend à la gorge et étouffe tout Togolais et tout observateur avisé des réalités de la vie socio-politique du pays.
« Regardez la situation de notre armée ! Une armée tribale, une armée clanique, une armée avec une prédominante ethnique excessive qui fait que depuis les officiers jusqu’au dernier peloton, ils sont accrochés à une personne, à une famille… » a déploré mercredi Mgr Kpodzro sur radio Métropolys.
Pour lui, il n’est pas bon, ni sécurisant pour un peuple qui aspire profondément à la démocratie, « que son armée soit clanique ou tout au plus ethnique et au service d’une seule famille ». Le prélat estime que pour devenir républicaine, l’armée togolaise devrait « se mettre au service du peuple tout entier et non se muer en un bras protecteur des intérêts d’un clan ».
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« A mon humble avis, il serait plus juste et rassurant pour tous que dans la poursuite de l’initiative de la refondation des Forces Armées Togolaises (FAT) telle qu’entreprise par le Chef de l’Etat, que la dimension d’un recrutement sur une base ethnique équilibrée à proportion de l’ensemble des mosaïques constitutives de notre peuple soit sérieusement pris en compte pour une stabilité interne sécurisante digne et caractéristique d’une armée républicaine », a –t-il émis.
L’ancien président de la Conférence nationale souveraine conclut que cette nouvelle manière de faire doit être étendue aussi bien à la police, la gendarmerie, les représentations diplomatiques du pays à l’extérieur qu’à toutes les sociétés d’Etat et paraétatiques du Togo.