Au Togo, des partis d’opposition restent vent debout contre l’initiative de changement de la constitution. Des manifestations sont annoncées pour les 11, 12 et 13 avril prochains à Lomé. Elles sont organisées par l’Alliance nationale pour le changement (ANC), les Forces démocratiques pour la République (FDR), le Pacte socialiste pour le renouveau (PSR), et l’Alliance des démocrates pour un développement intégral (ADDI).
Ces entités viennent d’adresser un courrier commun au ministre en charge de l’administration territoriale, pour se conformer à la loi sur les manifestations publiques.
Dans la note, elles ont renseigné l’itinéraire de la marche de protestation. Le rassemblement est prévu au Rond-point de Bè-Gakpoto. C’est de là que va s’ébranler la marche qui passera successivement au marché de Bè, au Commissariat Fiata, au Carrefour Deckon pour revenir au à la Colombe de la Paix pour finalement chuter au bas-fond du Collège Saint-Joseph.
« Nous vous saurions gré des dispositions que vous voudrez bien faire prendre pour assurer la sécurité et le bon déroulement de ces manifestations », ont adressé Jean-Pierre Fabre, Dodji Apevon, et leurs collègues au Colonel Hodabalo Awaté, ministre de l’administration territoriale.
Pour les partis politiques ADDI, ANC, FDR, PSR, aidés par le Front citoyen Togo Debout (FCTD), les manifestations de protestation des 11, 12 et 13 avril 2024 sont organisées contre « la réécriture d’une nouvelle constitution par une Assemblée nationale dont le mandat a expiré ».
Les opposants fustigent également le report des élections législatives et régionales initialement prévues pour se tenir le 20 avril prochain. Ces scrutins sont finalement renvoyés aux calendes grecques, le temps que des consultations sociopolitiques se tiennent autour de la loi portant changement de la constitution.
Des manifestations impossibles ?
Le point de rassemblement, l’itinéraire et le point de chute sont bien connus des militants de l’opposition qui les ont plusieurs fois fréquentés en 2017 lors des manifestations qui ont suivi le soulèvement populaire du 19 août 2017.
Mais depuis 2020, le gouvernement togolais a rarement autorisé des manifestations publiques dans le pays. Alors plusieurs observateurs se demandent si les 3 jours de marche seront autorisés.
De plus, certaines mesures introduites dans la loi sur les réunions et manifestations publiques en 2019 interdisent des manifestations dans les centres commerciaux et à bien d’autres endroits comme à proximité des emprises diplomatiques. Avec un itinéraire qui passe par Deckon, considéré comme un grand centre commercial, l’on va vers un bras de fer entre pouvoir et opposition.
Qu’à cela ne tienne, l’on attend de voir qu’elle sera la réponse réservée par le ministre de l’administration territoriale à cette information.
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