Après le Mali et le Tchad notamment, le Togo s’annonce de nouveau sur le chantier de la paix au Soudan. Depuis ce week-end, des protagonistes du conflit armé au Darfour sont à Lomé pour des pourparlers. La diplomatie togolaise active ainsi son influence et sa longue tradition de médiation.
Le Togo organise les 23 et 24 juillet à Lomé des consultations entre toutes les parties impliquées dans le conflit au Darfour. Il s’agit d’une initiative du chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé. Les échanges se déroulent entre politiciens, activistes politiques, universitaires, société civile.
Selon le ministre togolais des affaires étrangères, Prof Robert Dussey, la réunion de Lomé va fournir aux leaders du Darfour un cadre de discussion ouvert susceptible d’atténuer les effets de la guerre et préserver l’unité de la société.
Les autorités togolaises se disent convaincues qu’une pacification au Darfour pourrait ouvrir la voie à une solution négociée au Soudan.
« Le Togo est très éloigné géographiquement de ce conflit, mais ses expériences passées en matière de médiation lui donnent un certain poids pour tenter quelque chose pour mettre fin à la guerre au Soudan », soutient la diplomatie togolaise.
Le Darfour, le Soudan en miniature
En effet, depuis 4 mois, le Soudan est en proie à une guerre entre les paramilitaires (FSR) du général Mohammad Hamdane Dagalo et l’armée régulière (SAF) du général Abdel Fattah al-Burhane. Les combats ont déjà fait plus de 3.000 morts.
Les exactions venues des deux camps se multiplient dans le pays. On dénombre également près de trois millions de Soudanais qui se trouvent forcés de quitter leur maison. Plus de 600.000 sont quant à eux obligés de se rendre carrément à l’étranger.
Les combats continuent d’embraser tout le pays. Depuis fin avril, le conflit a gagné le Darfour-Ouest. Les combats se sont déclenchés ensuite dans le Darfour-Sud.
Le samedi, 22 juillet seulement, au moins 20 civils ont été tués au cours de tirs dans la région du Darfour, et dans la ville d’El-Obeid, au Kordofan-Nord, proche du Darfour.
Pour information, le Togo explique que la réunion de Lomé ne remet pas en causes les discussions de paix menées actuellement par l’Arabie Saoudite, les Etats-Unis et les Nations Unies.