Depuis exactement un an, Tikpi Atchadam, l’homme à l’origine de la donne actuelle au Togo s’est réfugié au Ghana. Et c’était depuis là qu’il menait la lutte contre le pouvoir de Lomé. En avril 2018, le pouvoir de Faure Gnassingbé a dû interpeller le gouvernement ghanéen sur le sujet. Mais pour régulariser sa situation au pays de Kwame Nkrumah, l’ancien Secrétaire général de la Préfecture de Tchaoudjo a trouvé une astuce qui lui permet également de contourner les réglementations de la CEDEAO.
Selon les textes qui régissent la CEDEAO, « Tout citoyen de la Communauté, désirant séjourner dans un État membre pour une durée maximum de quatre-vingt-dix (90) jours, pourra entrer sur le territoire de cet État membre par un point d’entrée officiel sans avoir à présenter un visa ».
Selon les mêmes dispositions, si ce citoyen se propose de prolonger son séjour au-delà des quatre-vingt-dix (90) jours, il devra, à cette fin, obtenir une autorisation délivrée par les autorités compétentes.
Pour éviter de tomber dans l’obligation de se présenter régulièrement devant les services d’immigration ghanéens, Tikpi Atchadam avait déjà justifié la légalité de ses deux longs séjours ghanéens, en avril dernier, par des déplacements en Guinée, dans le cadre des préparatifs du dialogue inter-togolais.
Désormais, le président du Parti national panafricain (PNP) ne demande pas mieux pour ne plus être obligé de se présenter devant les services d’immigration ghanéens. Tikpi Atchadam multiplie les déplacements à Conakry.
« Très proche de Tibou Kamara, l’influent conseiller d’Alpha Condé, et du ministre de l’Intérieur, Alpha Ibrahima Keira, le « VIP et invité spécial » du président guinéen, bête noire du président Faure Gnassingbé, a refusé un poste chargé de mission à la Sékhoutouréya », écrit mercredi la Lettre du Continent.
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Toutefois, Tikpi Atchadam officie comme conseiller juridique auprès de sociétés étrangères présentes en Guinée et donc voyage régulièrement dans ce pays.
« Ses voyages réguliers permettent par la même occasion au patron du Parti national panafricain (PNP) d’éviter de répondre aux obligations des services ghanéens de l’immigration qui invitent tout ressortissant étranger à s’enregistrer après plus de quatre-vingt-dix jours consécutifs passés dans ce pays », ajoute la Lettre du Continent.
Mais dans l’après-midi, le bureau du PNP a démenti les informations publiées par la Lettre du Continent. Dans un communiqué diffusé, Conseiller juridique de Tikpi Atchadam indique que le parti réserve une suite judiciaire à la publication.
Rappelons toutefois qu’en avril dernier, le gouvernement togolais avait saisi les autorités pour notifier à Tikpi Atchadam qu’il était obligé de choisir « entre un retour au Togo pour assumer ses actes politiques et leurs conséquences, ou alors à rester au Ghana mais à renoncer et à s’abstenir des actes et des agissements incitant à la haine, à l’intolérance et à la violence ».