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Jean-Pierre Fabre : ‘la démocratie ne peut s’épanouir dans la peur, la menace et la répression’

Didier ASSOGBA
4 Min Read
Jean-Pierre Fabre

L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) a vivement réagi aux récentes mises en garde formulées par plusieurs autorités togolaises à l’encontre des internautes. Dans un communiqué rendu public, le parti de Jean-Pierre Fabre dénonce une “manœuvre de terreur politique” visant à réduire au silence les voix critiques du régime.

Les déclarations conjointes du Procureur de la République, de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) et du ministre des Affaires étrangères, avertissant des “représailles” contre la diffusion d’informations “non vérifiées” sur les réseaux sociaux, ont suscité une vive indignation au sein de l’opposition.

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Pour l’ANC, ces menaces ne sont rien d’autre qu’une tentative du pouvoir “d’instaurer un climat de peur et d’intimidation” afin d’empêcher les citoyens d’exercer leur droit constitutionnel à la liberté d’expression.

“Le régime, en mal de légitimité, cherche à museler la jeunesse et à étouffer toute voix discordante sur les réseaux sociaux, devenus l’un des rares espaces de résistance citoyenne”, affirme le parti.

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“Deux poids, deux mesures”

Dans sa déclaration, le parti de Jean-Pierre Fabre rappelle que les campagnes de dénigrement et de désinformation orchestrées par des proches du pouvoir sur les médias d’État et en ligne n’ont jamais fait l’objet de poursuites judiciaires.

“Le même pouvoir qui menace aujourd’hui les internautes est celui qui a longtemps protégé ceux qui diffament les opposants et calomnient les citoyens critiques, sans que le parquet ne bouge”, déplore l’ANC.

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Le parti cite également “des propos mensongers et diffamatoires tenus par des membres du gouvernement et des élus de la majorité”, restés impunis.

L’ANC appelle le parquet à “faire œuvre utile” en ouvrant des enquêtes sur les grands scandales financiers qui, selon lui, “ont saigné à blanc les caisses de l’État”. La formation politique cite la gestion des fonds liés à la COVID-19; le chantier de la route Lomé–Vogan–Anfoin ; la construction du siège de la LONATO ; les évasions fiscales et les flux financiers illicites.

“Plutôt que de restreindre les libertés, la justice devrait s’attacher à combattre l’impunité et la corruption”, martèle M. Fabre.

Les détenus d’opinion au cœur des revendications

L’ANC réclame par ailleurs la libération immédiate et sans condition de plusieurs personnes détenues pour des motifs jugés politiques, parmi lesquelles le poète Affectio, incarcéré depuis neuf mois ; la juriste Chimène Akou Apévo, arrêtée le 2 septembre pour “atteinte à la sûreté intérieure”; la sage-femme Grâce Koumayi Bikoyi, placée sous mandat de dépôt le 6 octobre pour “tentative de déstabilisation des institutions”.

Fidèle à sa ligne, Jean-Pierre Fabre conclut en réaffirmant l’attachement de son parti à la justice indépendante et à la vérité politique. “La démocratie ne peut s’épanouir dans la peur, la menace et la répression. L’ANC restera aux côtés du peuple togolais pour défendre les libertés fondamentales et la dignité humaine.”

Ce nouveau bras de fer entre l’opposition et le pouvoir s’inscrit dans un contexte de crispation politique depuis la réforme constitutionnelle de 2024, qui a instauré un régime parlementaire et propulsé Faure Gnassingbé à la tête du Conseil des ministres sans élection directe.

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