Au Ghana, les autorités ne décolèrent pas face à la multiplication des réseaux de trafic d’armes à feu. En l’espace de quelques semaines, une série d’opérations menées à travers le pays a permis de démanteler plusieurs réseaux soupçonnés d’alimenter la criminalité organisée.
Les saisies, spectaculaires, se sont succédé dans les régions du Centre, du Nord, de l’Ouest et d’Ashanti. Le 8 mai 2025, c’est à Asankare, dans la région Ashanti Sud, qu’un jeune homme de 25 ans est interpellé près d’un barrage de contrôle. Un simple sac abandonné dans un minibus finit par livrer ses secrets : des munitions de calibres variés (G3, CZ, AK-47, BB), des équipements paramilitaires, deux boubous rituellement « fétichés », ainsi qu’une substance s’apparentant à du chanvre indien.
Une semaine plus tôt, dans la région du Nord, les forces de l’ordre menaient une opération ciblée à Savelugu, soldée par l’arrestation de trois suspects. Leur arsenal en disait long : fusil AK-47, mitraillette SMG, pistolet Smith & Wesson, fusil à canon simple, chargeurs pleins et près de soixante cartouches. Une logistique de guerre en miniature, soigneusement dissimulée.
Le 30 avril, c’est dans l’Ouest que les policiers interceptent à Bowodie-Wassa Akropong un groupe circulant à bord d’un bus Grand Bird. Hakeem Imoro, identifié comme porteur d’un fusil-mitrailleur SMG et de vingt-et-une munitions, évoque un prétendu « employeur » qui lui aurait confié l’arme pour « des raisons de sécurité ». Une version qui ne convainc guère les enquêteurs.
Détermination contre les réseaux de trafic d’armes
La région Ashanti Nord n’est pas en reste. Le 16 mai, à la station de camion d’Ahenkro, deux individus — Yaw Adu et Samando Dokurugu, alias « Shapichino » — sont arrêtés alors qu’ils circulaient à moto avec un fusil de chasse Adler Tulpar Pump Action et trois cartouches BB. Ils sont soupçonnés d’avoir participé à des attaques armées récentes dans la localité.
Face à cette recrudescence, les autorités affichent leur détermination. « Ces opérations ne sont qu’un début », martèle Joseph Hammond Nyaaba, commissaire adjoint de police basé à Bekwai. Il félicite les unités déployées et appelle à la mobilisation citoyenne : « La collaboration des populations est essentielle pour éradiquer ce fléau. »
Ces arrestations posent une question de sécurité intérieure majeure. Le Ghana, longtemps perçu comme un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest, n’échappe plus aux dynamiques de prolifération d’armes légères qui gangrènent la sous-région. Les flux illicites, alimentés par les conflits frontaliers, les réseaux criminels et parfois des complicités internes, constituent désormais un défi stratégique pour les autorités.
Le gouvernement ghanéen promet une intensification des contrôles aux frontières, un renforcement du renseignement et des poursuites judiciaires systématiques contre les membres des réseaux de trafic.
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