Les prix des bombonnes de gaz butane ont enregistré une hausse vertigineuse depuis le week-end au Togo. Aucune décision officielle informant les citoyens de la nouvelle donne. Plusieurs ménages étaient devant le fait accompli lorsqu’ils cherchaient à se ravitailler. Gerry Taama, président du Nouvel engagement togolais (NET) invite le chef de l’Etat togolais à œuvrer pour un retour aux prix d’avant.
C’est une réalité, les prix du gaz butane ont presque doublé. La bouteille de 6kg anciennement payée à 3120 F passe à 5400F CFA et la bouteille de 12kg de 6500F est vendue désormais à 11300F CFA. Une hausse de 74% en somme.
Pour Gerry Taama, le chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé doit tout faire pour que la décision soit simplement rapportée.
Le député à l’Assemblée nationale rappelle au Président togolais les engagements pris par le pays lors de la COP 21 en 2015 à Paris, et renouvelés lors des autres conférences, pour limiter le réchauffement planétaire en dessous de 2°C, voire 1.5°C par rapport au niveau préindustriel, à l’horizon 2100.
« Il se trouve que pour agir contre le réchauffement climatique, il faut rechercher la neutralité carbone en faisant en sorte que le taux de rejet de dioxyde de carbone (CO2) n’excède pas la capacité naturelle d’absorption par les milieux naturels (forêts, zones humides, sols agricoles…). Il se trouve aussi malheureusement que l’augmentation du prix du gaz va inexorablement accentuer la consommation du charbon de bois comme palliatif », fait remarquer Gerry Taama.
Pour M. Tamaa, l’augmentation de la consommation du charbon de bois implique la réduction du couvert végétal, et accélération du réchauffement climatique.
En second lieu, le président du NET évoque le projet environnemental du gouvernement notamment la campagne visant à planter 1 milliard d’arbres sur le territoire sur 10 ans.
« Quelle serait l’utilité de planter des arbres, s’ils seront destinés dans quelques années à préparer nos repas, au lieu de capturer le CO2 ? », se demande l’homme politique.
Le gaz butane ne s’achète pas au détail
En 3e lieu, Gerry Taama explique à Faure Gnassingbé que les nouveaux prix vont pousser majoritairement les togolais à passer au charbon de bois. Il explique qu’à ces nouveaux prix, les revenus intermédiaires et élevés vont s’adapter facilement mais les petits revenus n’auront d’autres choix que de se tourner vers la biomasse.
« Il sera très difficile à une personne vivant au smig, qui a vu son niveau de vie s’effondrer avec le phénomène de la vie chère et la hausse récente des prix des produits pétroliers, de s’adapter aux nouveaux tarifs du gaz butane», dit-il.
Dans la suite, le député note que cette catégorie de personne, qui constitue la majorité de la population, s’adapte à toutes les hausses de prix en achetant au détail.
« Il se trouve malheureusement que le gaz butane ne s’achète pas au détail, mais le charbon si. Ces personnes, qui vivent dans une sorte de tontine permanente, vont donc se jeter sur le charbon de bois en l’achetant au détail à raison de 200 à 500f par jour. A la fin, ça leur reviendra plus cher qu’une bouteille de 6kg de gaz mais nous, nous n’aurons plus de forêts », prévient M. Taama.
Pour conclure sa sortie, l’ancien officier des Forces armées togolaises (FAT) précise que « ce n’est plus le politicien qui écrit, mais le patriote », qui voit les conséquences terribles que cette décision risque d’avoir sur l’environnement et sur la précarité des populations.