Yas Porto

Gabon : Saisie de 150 taxis appartenant à des camerounais

Togo Breaking News
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Au Gabon, la nouvelle a fait grand bruit. Le 24 avril dernier, plusieurs médias locaux ont confirmé la saisie de 150 véhicules de transport urbain, appartenant à des opérateurs économiques camerounais. Une opération spectaculaire qui s’inscrit dans la politique de nationalisation progressive de l’économie gabonaise. Une volonté du président Brice Clotaire Oligui Nguema.

Interrogée sous couvert d’anonymat, une source haut placée au ministère gabonais des Transports a précisé :

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« Cette opération de saisie des taxis rentre dans la logique de nationalisation de l’économie annoncée par le chef de l’État. Il s’agit de redonner au Gabonais le contrôle de secteurs économiques stratégiques. »

Le transport urbain, un levier de souveraineté économique

Depuis son arrivée au pouvoir, Oligui Nguema a multiplié les initiatives visant à renforcer la participation nationale dans l’économie, longtemps dominée par des acteurs étrangers, notamment dans les secteurs du commerce, du bâtiment et du transport. Avec le projet Taxi Gab, les autorités souhaitent désormais réserver l’activité de transport urbain aux citoyens gabonais.

Le dispositif est clair : des taxis neufs seront mis à la disposition de jeunes du pays, dans le but affiché de réduire le chômage et de rééquilibrer la distribution des richesses. Ce programme, piloté directement par la Présidence et le ministère des Transports, prévoit également un accompagnement technique et financier pour les nouveaux opérateurs.

Une opération qui crispe les relations régionales

La saisie des véhicules n’est cependant pas sans conséquences diplomatiques. De nombreux opérateurs camerounais, présents depuis des années sur le marché gabonais, dénoncent une décision brutale et craignent pour leurs investissements. Certains évoquent une « chasse aux étrangers » déguisée sous couvert de souveraineté économique.

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À Yaoundé, la prudence est de mise, mais des voix commencent à s’élever pour demander des explications officielles au gouvernement gabonais. Les autorités de Libreville, elles, assurent vouloir mener cette réforme « dans le respect des lois et des conventions internationales », tout en réaffirmant leur priorité : garantir aux nationaux un accès privilégié aux ressources économiques nationales.

Si l’opération séduit une partie de la population, notamment les jeunes en quête d’emploi, elle n’est pas sans risques pour l’image du Gabon. Le pays, qui cherche à attirer davantage d’investissements étrangers pour soutenir son économie post-pétrolière, devra convaincre qu’il reste un environnement d’affaires prévisible et sécurisé.

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