Dans une ambiance de recueillement et de célébration, le Togo a rendu hommage samedi aux héros de son indépendance, 65 ans après sa libération du joug colonial. Membres du gouvernement, responsables d’institutions, personnalités politiques et culturelles se sont retrouvés, autour d’une grande conférence scientifique. La démarche vise à renforcer l’unité nationale autour d’une mémoire commune.
La rencontre a permis de raviver la mémoire collective et d’honorer la bravoure de ces femmes et hommes qui ont, parfois au prix de leur vie, bâti les fondations de la souveraineté togolaise.
« En acceptant de vous soustraire de vos occupations quotidiennes pour être témoins de cette conférence, vous contribuez à saluer avec déférence la mémoire de ces figures historiques dont les actions ont permis aux Togolais de recouvrer leur dignité après des décennies d’humiliation et d’exploitation éhontées », a déclaré Kossivi Agbogan, Préfet du Golfe, à l’ouverture.
Deux courants, une même quête de l’indépendance
La conférence, structurée en trois grandes articulations, a mis en lumière 42 figures majeures de la lutte pour l’indépendance : 21 rattachées au courant nationaliste, 16 au courant progressiste et 5 issues du monde de la culture, de la religion et de la chefferie traditionnelle.
Parmi les plus illustres, Sylvanus Olympio, père de l’indépendance et premier président du Togo (1960-1963), et Nicolas Grunitzky, son successeur à la tête du pays (1963-1967).
Le Professeur Kodjona Kadanga, coordonnateur scientifique de l’événement, a rappelé les dynamiques politiques ayant animé la marche vers l’indépendance :
« Si aucun des deux grands courants — nationaliste ou progressiste — ne s’opposait à l’idée d’indépendance, ils divergeaient cependant sur la méthode : immédiate pour les premiers, progressive pour les seconds. »
Ainsi, le Comité de l’Unité Togolaise (CUT) de Sylvanus Olympio et la JUVENTO incarnaient la rupture radicale avec l’administration coloniale française, tandis que le Parti Togolais du Progrès (PTP) de Nicolas Grunitzky et l’Union des Chefs et des Populations du Nord (UCPN) privilégiaient une transition plus douce.
Entre 1946 et 1960, la vie politique togolaise fut ainsi rythmée par cette rivalité idéologique, sur fond d’un même idéal : conduire le pays vers son destin souverain.
Transmission et reconnaissance
L’hommage rendu ce week-end revêt une portée particulière. Il ne s’agit pas seulement de célébrer une victoire historique, mais aussi de transmettre aux jeunes générations l’héritage de courage, d’abnégation et de résilience légué par ces pionniers.
La liste des figures honorées est amenée à s’enrichir au fil des recherches historiques, a précisé l’organisation.
« Ces héros constituent notre patrimoine national. Leur engagement doit inspirer notre marche actuelle vers un Togo plus juste, plus démocratique et plus prospère », a souligné le professeur Kadanga.
À l’aube de cette nouvelle étape de son histoire, le Togo entend affirmer son identité nationale, enracinée dans les combats d’hier, pour mieux affronter les défis actuels.
La commémoration de ce 65ᵉ anniversaire aura ainsi renforcé l’unité nationale autour d’une mémoire commune et réaffirmé l’ambition d’un Togo résolument tourné vers l’avenir.
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