Deux jours après le 4e round du dialogue politique inter-togolais qui a été conduit par les présidents ghanéen, Nana Akufo-Addo et guinéen, Alpha Conde, les deux facilitateurs désignés de la CEDEAO, le Chef de l’Etat togolais s’est rendu au Nigéria où il a eu des échanges avec Muhammadu Buhari. Outre la condoléance adressée au président nigérian suite aux deux drames qu’a connus le pays et son invitation à participer au sommet conjoint CEDEAO-CEEAC à Lomé fin juillet, le Togo a été de bout en bout au centre des discussions entre les deux hommes. Faure Gnassingbé a lui-même énuméré quelques points et indique que des solutions sont envisagées pour une sortie de crise dans son pays.
Dans une interview accordée à la presse nigériane à l’issue de l’audience avec Muhammadu Buhari, Faure Gnassingbé est longuement revenu sur la crise qui sévit dans son pays depuis le 19 août 2017. Le Chef de l’Etat togolais s’est réjoui du calme relatif qui prévaut désormais et indique qu’un accord est trouvé avec l’opposition au sujet des réformes.
« Nous avons fait beaucoup de progrès grâce à l’implication des pays voisins et des présidents ghanéen et guinéen qui sont les facilitateurs désignés de la crise au Togo », a-t-il déclaré.
Faure Gnassingbé reconnaît que la situation reste encore précaire avec beaucoup de problèmes qui subsistent notamment en ce qui concerne la mise en œuvre des réformes. Mais il assure que des solutions sont envisagées.
« Nous nous sommes mis d’accord sur les solutions. Maintenant, il est temps de les mettre en œuvre pour résoudre la situation paisiblement », a-t-il déclaré sans toutefois énumérer ces solutions auxquelles il fait allusion.
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L’autre question qui divise pouvoir et opposition a été également évoquée. Il s’agit de la mésentente sur le processus électoral en cours et qui devrait aboutir à des élections législatives. Pour le président togolais, rien n’est encore parfait. De ce fait, il entend tout mettre en œuvre pour que le processus soit conduit de façon consensuelle avec son opposition.
« Nous nous sommes mis d’accord que si nous voulons améliorer ce processus, nous devons le faire de façon consensuelle avec l’opposition. Nous y sommes ouverts… Nous avons besoin d’organiser d’autres élections pour donner plus de légitimité à nos institutions. Cela conduira à renforcer la légitimité à la configuration de l’Assemblée nationale ou à donner la légitimité à l’opposition, suivant la volonté du peuple », a affirmé M. Gnassingbé.
Notons qu’à l’issue de la 4e séance du dialogue togolais tenue mercredi dernier à Lomé, les facilitateurs ont demandé que les préparatifs des élections législatives, qui devraient se tenir en fin novembre prochain, soient suspendus.
Le président togolais a témoigné sa reconnaissance à Muhammadu Buhari pour ses efforts dans le sens de la résolution dans la crise sociopolitique togolaise.
Les Chefs de l’Etat de la CEDEAO devront formuler des recommandations le 31 juillet prochain à Lomé pour la résolution de la crise togolaise. Ce sera au lendemain du Sommet conjoint CEDEAO-CEEAC qui se déroulera, toujours dans la capitale togolaise.