La cour suprême du Togo a confirmé mardi la victoire d’Union pour la République (UNIR) des élections régionales du 29 avril dernier. L’institution que préside Abdoulaye Yaya rejette ainsi tous les recours formulés par les partis de l’opposition. Le parti au pouvoir remporte ainsi la majorité plus qu’absolue des sièges mis en jeu.
Élections régionales comme élections législatives
Les résultats provisoires du scrutin du 29 avril ont été rendus publics le 4 mai. Ils annoncent UNIR, grand gagnant avec 137 de conseillers régionaux, 39 pour l’opposition et 5 pour les partis indépendants. 179 sièges étaient à pourvoir. C’est d’ailleurs dans les mêmes proportions que le parti de Faure Gnassingbé a remporté les élections législatives.
Ces chiffres ont été sans surprise confirmés par la Cour suprême du Togo qui a déclaré que les élections se sont bien déroulées dans l’ensemble.
Ces conseillers régionaux élus pour la première fois au Togo ont un mandat de six ans, renouvelable deux fois. Ils entrent en fonction le mercredi prochain.
Après la proclamation des résultats provisoires, l’opposition avait dénoncé une « mascarade électorale » et appelé les Togolais à se mobiliser contre le hold-up électoral.
Les contestations rejetées
La Dynamique pour la majorité du peuple (DMP), les Forces démocratiques pour la République (FDR) et l’Alliance nationale pour le changement (ANC) ont eu à dénoncer des fraudes massives et des irrégularités.
La DMP a dénoncé des bourrages d’urnes et des résultats fabriqués par endroit, quelques fois avec la complicité de certains délégués de l’opposition dans des bureaux de vote.
A sa suite, c’est le parti FDR de Me Paul Dodji Apévon qui réagit. Pour cet avocat, les résultats donnés visent juste à humilier les partis d’opposition.
De son côté, Jean-Pierre Fabre, leader de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), a déclaré que « le processus électoral a été totalement déséquilibré en faveur du parti au pouvoir » que « Le scrutin lui-même a été entaché de nombreuses fraudes et de violences, surtout à l’intérieur du pays ».
Gerry Taama, président national du Nouvel Engagement Togolais (NET), député sortant, a aussi noté des irrégularités liées notamment au bourrage d’urnes et le refus de mettre les procès-verbaux à la disposition des délégués de son parti.
Parmi eux, la DMP, le regroupement de partis politiques coordonné par Brigitte Adjamagbo-Johnson et l’ANC ont fait recours à la Cour. Un recours qui a été d’ailleurs rejeté pour absence de preuves convaincantes.