Inéluctablement, l’on s’approche du mois de juin, mois durant lequel la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tiendra un nouveau sommet de sa Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement. Ce sommet abodera pour la 3e fois la question togolaise et pourra même acter des recommandations qui s’imposeront aux acteurs de la crise qui dure depuis maintenant 9 mois. Mais l’on n’en est pas encore là et les tractions ont repris. Les dernières tentatives de conciliation des deux positions qui bloquent l’aboutissement du dialogue sont en cours.
Les contacts ont repris ces derniers jours entre le facilitateur ghanéen, Nana Akufo-Addo et les différentes parties prenantes de la crise togolaise. La nouvelle tentative vise à concilier les positions des acteurs qui sont diamétralement opposées et semblent irréconciliables.
Lors de son sommet extraordinaire d’avril dernier à Lomé, les Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO présents dans la capitale togolaise avaient décidé de renforcer la facilitation du dialogue inter-togolais menée depuis février par Nana Akufo-Addo, le président ghanéen. C’est ainsi qu’Alpha Condé a été mandaté d’appuyer son homologue ghanéen pour accompagner les acteurs togolais à faire aboutir les discussions. Seulement voilà que plus d’un mois après la rencontre de Lomé, aucune autre séance du dialogue n’a été convoquée pour le fait que les positions n’ont toujours pas évoluées de part et d’autre.
Début mai, la Commission de la CEDEAO, à qui il a été demandé d’aider les présidents ghanéen et guinéen dans leur mission de facilitation, a eu une séance de travail avec Nana Akufo-Addo à Accra.
De retour des vacances, le Chef d’Etat ghanéen a renoué les contacts avec ses interlocuteurs du Togo. C’est dans ce sens que des rencontres étaient prévues pour cette semaine.
La Coalition des 14 partis politiques de l’opposition devrait être reçue mardi à Accra. Mais la rencontre a été annulée à la dernière minute, officiellement, pour raison d’Agenda du président ghanéen.
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Qu’à cela ne tienne, il convient de signaler que les trois prochaines semaines seront déterminantes pour l’issue du dialogue inter-togolais et surtout pour la sortie de crise. Et si les acteurs peinent toujours à s’entendre, Nana Akuf-Addo et Alpha Condé, aidés par la Commission de la CEDEAO, formuleront leurs recommandations qui seront soumises au sommet des chefs d’Etat de l’organisation communautaire.
Pendant ce temps, l’opposition joue la carte de la mobilisation. Brigitte Adjamagbo-Johnson, la Coordinatrice de la Coalition des 14 partis annonce que des manifestations se tiendront dans les prochains jours tant à Lomé qu’à l’intérieur du pays et qu’elles doivent refléter la détermination des Togolais à faire en sorte que leurs aspirations soient prises en compte.
« Nous sommes arrivés à un point crucial, nous avons fait tout ce que nous pouvons mais le régime résiste. Il appartient aux populations de faire aboutir la lutte. Leur réaction a été très positive. Les populations sont prêtes à agir avec plus de détermination pour que les prochaines manifestations puissent être n’importe où une référence », a déclaré Mme Adjamagbo-Johnson.
Le gouvernement togolais laissera-t-il de telles manifestations se tenir comme l’entend le regroupement de l’opposition ? La question reste posée quand l’on a encore à l’idée les derniers bras de fer au sujet des points de rassemblement, des itinéraires et des points de chute.