Ce mercredi, 13 janvier, autrefois célébrée avec faste au Togo, sous le feu président Gnassingbé Eyadéma, a été un jour ordinaire au Togo. Pendant près de quatre décennies, cette date qui était devenue celle de la célébration de la fête nationale, au détriment du 27 avril qui est pourtant la date officielle de l’accession du pays à la souveraineté internationale.
Pendant longtemps, la célébration de cette date a approfondi la division entre les togolais. En effet, pendant que les uns fêtaient une fête de libération ou encore de victoire pour l’armée marquée par l’accession au pouvoir de Gnassingbé Eyadèma, les autres organisaient des prières et sont dans le recueillement.
Depuis 2014, les donnes ont changé. Le gouvernement a décidé de faire de ce jour un jour ordinaire. Seuls les officiels participent à une cérémonie de recueillement. Point de défilé militaire et civil.
La décision du gouvernement s’inscrit dans le sens du processus de réconciliation nationale enclenché depuis 2009 avec la mise en place de la Commission vérité justice et réconciliation (CVJR). A l’issue de ses travaux, dirigés par Mgr Nicodème Barrigah-Benissan, la CVJR a recommandé au gouvernement l’annulation de la célébration du 13 janvier.
Il s’agit de la recommandation n°44 de la CVJR qui a plutôt proposé la date du 20 Août, qui a vu la signature en 2006 de l’Accord Politique Global (APG) qui a apporté une décrispation du climat socio-politique très tendu près l’avènement au pouvoir de Faure Gnassingbé, comme journée de prière ou de réflexion sur la réconciliation.
Le gouvernement a pour sa part pris d’autres mesures allant dans le sens de la réhabilitation du premier président du Togo, Sylvanus Olympio également le père de l’indépendance du Togo. Parmi ces mesures, on cite le changement du nom du CHU Tokoin en CHU Sylvanus Olympio.
Le président Faure Gnassingbé avait aussi annoncé le rapatriement des restes de Sylvanus Olympio au Togo afin de lui offrir des obsèques nationaux. Les démarches seraient toujours en cours et les négociations se poursuivent avec la famille Olympio.