L’Université de Lomé se positionne comme une actrice essentielle dans la promotion de la paix dans la sous-région. En prélude à son projet de création d’un Institut stratégique sur la paix et la sécurité, elle a organisé lundi une conférence de débat sur les défis sécuritaires dans les Etats membres de la CEDEAO. La rencontre a enregistré la participation d’une délégation de l’état-major du Nigéria en séjour au Togo. Des solutions ont été proposées pour venir à bout principalement de l’extrémisme violent qui sévit dans la région.
La conférence-débat a été placée sous le thème : « Le Togo devant les défis sécuritaires collectifs de l’espace CEDEAO ». Elle a été animée par Dr Folly Gada Ekue, Point focal sur les questions sécuritaires à l’Université de Lomé.
Le conférencier a exposé les approches propres à chaque pays dans la lutte contre l’extrémisme. En dehors de l’approche préventive, il y a, révèle Dr Ekue, l’approche réactive qui comprend la lutte directe contre les porteurs de danger, les terroristes et entre autres.
Selon lui, le Togo a opté pour les deux approches. Une approche mixte qui est une meilleure réponse dans la sous-région. Etant un pays du littoral, le Togo a pu voir avancer la menace depuis la zone sahélo-sahélienne vers le littoral. Ce qui a permis à l’Etat togolais de mettre en place des dispositifs juridiques et institutionnels normatifs d’ordre préventifs. Ensuite il a été mis en place des corridors de sécurité tout au long des frontières avec les pays limitrophes où des opérations itératives se font.
« Nous pensons que les pouvoirs publics togolais ont pris la mesure de la chose et ils ont adopté à travers la collaboration du législatif une série de normaux et de textes légaux notamment la loi sur la sureté intérieure, la loi sur la cybercriminalité et la loi sur tout ce qui concerne le trafic de drogues et de faux médicaments » a ajouté l’enseignant-chercheur des universités du Togo.
Dr Ekue conclut que le Togo jouit d’un arsenal juridique assez conséquent pour agir et réagir contre l’extrémisme violent. Le Togo devient un modèle à copier mais pour une sécurité efficace et efficiente de l’espace CEDEAO, l’universitaire propose une sécurité collective des Etats.
Sécurité collective, la solution à l’extrémisme violent
Pour Dr Folly Gada Ekue, les pays sont dans une situation d’inégalité. Certains sont plus dotés du point de vue sécuritaire que d’autres face au terrorisme qui est transnational et transterritorial. Les expériences ont montré qu’aucun pays n’arrive à lui seul à faire face au fléau.
« C’est une affaire transnationale et sous-régionale. C’est pour cela que nous disons qu’ au lieu d’inviter à chaque fois les forces étrangères notamment européennes, beaucoup de chercheurs et même d’officiers supérieurs de nos Etats pensent qu’il faudrait réfléchir à un système soft, embryonnaire en matière de sécurité collective », a proposé le politologue.
Avec la sécurité collective, précise Dr Ekue, les Etats sont liés par une convention militaire telle que lorsqu’un Etat est touché c’est toute la communauté qui est touchée. « C’est comme cela que l’Europe a pu être protégée par les Américains après la 2è guerre mondiale avec la création de l’Otan », a-t-il rappelé.