Le président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Umaro Sissoco Embaló annonce la création d’une force anti-putsch. Le président Bissau-guinéen a rendu public l’information jeudi dernier, lors d’une conférence de presse conjointe avec le président français, Emmanuel Macron, en tournée en Afrique.
« Tout le monde doit comprendre que nous sommes au 21e siècle et qu’il est inadmissible et inacceptable de faire des coups d’État. L’on ne peut penser que pour arriver au sommet de l’État, c’est une voie rapide. Seul le peuple a le droit de sanctionner les dirigeants, mais pas avec des coups d’État militaires », a adressé M. Embaló.
Celui-ci ‘’semble’’ viser directement la fâcheuse habitude d’autres militaires qui s’emparent du pouvoir en passant par des coups d’Etats, exemple des colonels malien et guinéen actuels et du lieutenant-colonel burkinabè actuel au pouvoir dans leurs pays respectifs. Selon le président de la Guinée Bissau, son pays sait ce qu’est un « putsch ».
« La Guinée-Bissau sait de quoi elle parle. Depuis son indépendance du Portugal en 1974, elle a connu une kyrielle de coups d’État militaires, dont le dernier réussi remonte à 2012. Des coups de force parfois sanglants, comme celui qui coûta la vie, en 2009, au compagnon de route d’Amílcar Cabral, Bernardo Vieira », a éclairé Umaro Sissoco Embaló.
Sissoco Embalo et les putschs
L’homme lui-même en février dernier, a subi une tentative manquée de putsch marqué par plusieurs heures de tirs d’armes lourdes.
A l’époque, où il était caché dans un palais du gouvernement, le chef de l’Etat a grâce à ses appels eu l’aide de l’institution qu’il préside depuis quelques semaines.
Pour rappel, Umaro Sissoco Embaló préside depuis début juillet la CEDEAO. Il a ainsi succédé au président du Ghana Nana Akufo Addo. L’arrivée du Bissau-guinéen a coïncidé avec la levée des sanctions économiques contre le Mali et avec un consensus sur la durée de la transition burkinabè.