La campagne de commercialisation du Café et du Cacao 2022-2023 a démarré jeudi au Togo. Elle a été lancée à Kpalimé (120 km de Lomé) par Kodjo Adedze, ministre du commerce, de l’industrie et de la consommation locale. C’était en présence du ministre en charge de l’agriculture, Antoine Lekpa Gbegbeni et du Secrétaire général de la Coordination pour les Filières Café et Cacao (CCFCC), Enselme Gouthon ainsi que des acteurs de la filière. Pour les autorités togolaises, l’ambition est désormais tournée vers la transformation du café-cacao pour créer de la richesse.
La campagne de commercialisation du café et du cacao de cette année est lancée dans un climat socio-économique particulier marqué par la hausse des prix des intrants et des biens économiques sur le plan local comme international.
Elle s’inscrit surtout dans la dynamique valorisation des produits locaux. En effet, les autorités togolaises ambitionnent la transformation du café et du cacao produits surplace afin de promouvoir la consommation locale et la création de richesses.
« La cérémonie de ce jour s’inscrit dans la dynamique insufflée par le chef de l’Etat pour faciliter et encourager les activités de production, de transformation et de mise sur le marché des produits locaux en général et en particulier du café et du cacao. Ceci, afin d’améliorer de façon significative et durable les conditions de vie de nos concitoyens en commençant par celles de nos braves producteurs », a indiqué Kodjo Adedze.
Pour réaliser son ambition, le gouvernement togolais entend renforcer les capacités des unités de transformation existantes et mettre en place de nouvelles usines, ainsi que de nouveaux mécanismes de financement innovants et adaptés aux besoins des acteurs de la filière. Il est prévu également le développement de nouveaux mécanismes incitatifs pour impliquer de plus en plus de jeunes.
A la suite du ministre en charge du commerce, le ministre en charge de l’agriculture a exhorté tous les acteurs à œuvrer au côté du gouvernement pour une utilisation judicieuse « des intrants acquis chèrement par l’Etat ». Antoine Gbegbeni a invité les producteurs à faire preuve de dépassement de soi pour afin de sortir de façon résiliente de la situation qui prévaut.
Une précédente campagne réussie
A l’occasion du lancement de la nouvelle campagne, le CCFCC a dressé le bilan de la campagne précédente. Au plan commercialisation des produits, au cours de la campagne 2021-2022, au 30 août, 3200 tonnes de café et 5500 tonnes de cacao ont été exportées. Soit un peu plus que la campagne précédente où ces données étaient respectivement de 2000 tonnes et de 5400 tonnes. Ces exportations de 2021-2022 ont été assurées par 18 opérateurs économiques .
En vue de l’amélioration de la productivité de ses acteurs, la filière café-cacao a bénéficié de quelques dispositifs particuliers entre 2020 et 2022.
Le Secrétaire général du CCFCC a énuméré l’entretien et la fertilisation des plantations de caféiers; la régénération des vieilles caféières par le recepage, la protection phytosanitaire des plantations de cacaoyers avec des insecticides et des fongicides. Sans oublier l’installation de nouvelles plantations de caféiers et de cacaoyers mis à la disposition des planteurs.
Enselme Gouthon a évoqué le processus d’élaboration du plan national de développement des filières café et cacao démarrée depuis septembre 2021 ; la promotion de la transformation et la consommation locales du café et du cacao togolais. Trois (3) jeunes entrepreneurs togolais ont été formés pour la gestion des kiosques à café.
Les actions entreprises ont permis de passer d’une production de 22 006 tonnes en 2020 à 23 106 tonnes en 2021 pour le café et de 15030 tonnes en 2020 à 15 782 tonnes en 2021 pour le cacao.
« Il est toujours réconfortant de nous rappeler que ce qui nous crédibilise à l’international n’est pas le volume de production, mais la qualité de nos produits, notre expertise et la réputation que les autorités de notre pays ont su asseoir à travers le monde», a précisé le Secrétaire Général de la CCFCC qui a témoigné sa reconnaissance au chef de l’Etat, Faure Gnassingbé pour l’attention qu’il accorde aux filières café et cacao.
Notons que le café et le cacao constituent, après le coton, les 2e et 3e cultures traditionnelles d’exportation du Togo qui procurent des devises importantes dans le secteur agricole, principale source de revenu de plus de 40000 familles.