« Le peuple togolais poursuivra sa lutte pour se libérer de plusieurs années de servitude ». C’est la conviction de Brigitte Adjamagbo-Johnson, la Coordinatrice de la Coalition de l’opposition togolaise qui se prononce sur la suite de la lutte politique d’après les élections législatives du 20 décembre. Mme Adjamagbo-Johnson ne comprend pas l’attitude de la CEDEAO dans la résolution de la situation togolaise mais estime que les togolais ne s’étaient « pas réveillés un matin d’août 2017 pour aller se coucher un soir de décembre 2018 ». Celle qui soutient que la Coalition n’a pas boycotté les élections législatives mais a souhaité des élections correctes, affirme que la solution à la crise togolaise n’est pas dans un gouvernement d’union nationale. Pour elle, la résolution de la crise passe plutôt par un gouvernement de transition, sinon le pays sera confronté à un « futur est sombre ».
Dans une interview qu’elle a accordé à Afrika Stratégies France, Brigitte Adjamagbo-Johnson déclare à qui veut l’entendre que la C14 est non seulement « bien debout, mais aussi et surtout qu’elle est une force incontournable que le régime cherche à casser depuis des mois ou à défaut, à dompter par tous les moyens ». Dans ce sens, elle rejette toute idée de gouvernement d’union nationale, qu’elle considère comme un plat réchauffé qui n’attire aucune opposition sérieuse.
« La solution se trouve dans la mise en place d’une transition pour opérer de manière consensuelle les réformes toujours attendues par les populations, et pour préparer de manière consensuelle de vraies élections démocratiques et transparentes dont seuls les résultats seront susceptibles de permettre une sortie de crise », a-t-elle déclaré.
Après avoir déploré le laxisme de la CEDEAO de la résolution de la crise togolaise, Mme Adjamagbo-Johnson pense que cette institution sous-régionale a besoin d’être reformée pour prendre en compte les aspirations des peuples de la sous-région.
Quant aux dernières élections législatives, la Coordinatrice de la Coalition note que le taux de participation qui avoisine à peine 10% des inscrits est un indicateur qui « laisse présager d’un futur sombre si le régime ne se ressaisit pas pour faire face à la réalité ».
« Un autre indicateur qui devrait faire réfléchir le régime est le taux de bulletins nuls surtout au niveau des corps habillés, la seule frange de la population qui s’est exprimée à 100% ; ce taux disais-je, démontre que le seul pilier de ce régime cinquantenaire n’arrête pas de se lézarder », a-t-elle appuyé.
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Par ailleurs, l’ancienne candidate à la Présidence togolaise accuse les tenants du régime d’avoir déclenché ici et là « des opérations d’intimidations menées par des militaires » et d’avoir orchestré « une grotesque et coûteuse campagne de lynchage médiatique de l’opposition », en espérant contenir la colère populaire.
Mais elle affirme que « les togolais ne se sont réveillés un matin d’août 2017 pour aller se coucher un soir de décembre 2018 comme si rien ne s’était passé depuis plus d’un an ».
« Les faits sont têtus et les mêmes causes génèrent toujours les mêmes effets ? Ce régime le sait mieux que nous. Il sait que les togolais attendent la première occasion pour lui rappeler que c’est eux qui vivent les conséquences de sa gouvernance économique et politique calamiteuse et c’est encore eux qui subiront les lois iniques de son assemblée nationale monocolore où siègeront les 91 députés nommés », explique-t-elle.
Pour finir, la responsable de la Coalition de l’opposition rappelle au pouvoir que ce n’est pas avec « la ruse et la répression qu’on tue des idées et les aspirations profondes d’un peuple ». Mme Adjamagbo-Johnson réitère l’engagement et la détermination des leaders des partis membres du regroupement à œuvrer avec les togolais pour l’atteinte de l’alternance politique.