Très critiqué pour ses prises de positions depuis quelques temps, Gerry Taama ne manque aucune occasion pour s’expliquer et pour faire des propositions de sortie de crise au Togo. Celui qui a été agressé à Bruxelles pour sa connivence, supposée ou réelle, avec le pouvoir de Faure Gnassingbé, fait une nouvelle proposition pour une mise en œuvre rapide des décisions de la CEDEAO. Cette fois, ce sont les parlementaires togolais, toutes tendances confondues qu’il appelle à agir « pour le bonheur du peuple togolais ».
Dans une lettre ouverte aux députés du pouvoir et de l’opposition, c’est d’abord au découpage électoral que Gerry Taama s’est attaqué. Le président du NET soutient qu’en 2013, il a réuni derrière sa liste plus de voix que certains députés aujourd’hui présents à l’assemblée nationale.
« La faute à un découpage électoral décrié par nous tous, mais qui ne change pas. Enfin, toujours pas… », a-t-il soutenu pour justifier son absence au Parlement.
Dans son adresse, M. Taama interpelle les députés togolais sur l’absence d’initiative pour opérer les réformes constitutionnelles, nonobstant la feuille de route de la CEDEAO.
On le sait tous, le 31 juillet 2018, les chefs d’Etat de la CEDEAO, s’agissant de la crise togolaise, ont fait une série de recommandations pour les réformes constitutionnelles. Ces réformes doivent prendre en compte la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux, le mode de scrutin présidentiel à deux tours, la recomposition de la cour constitutionnelle et en limiter le nombre de mandats de ses membres, le renforcement du processus électoral avec une participation inclusive des acteurs à la CENI.
« Ces recommandations, bien que ne satisfaisant pas toutes les parties, ont pourtant été saluées comme des avancées majeures par toute la classe politique, associées aux autres propositions comme les élections législatives pour le 20 décembre 2018, le vote des togolais de la diaspora et la poursuite des mesures d’apaisement », affirme l’ancien officier des FAT.
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Le président du NET s’étonne que presque un mois après la diffusion de ces recommandations que les réformes constitutionnelles semblent avoir été léguées aux calendes grecques.
« L’opposition parlementaire aurait certes pu introduire une proposition de loi et susciter ainsi un débat concret, mais celle-ci reste muette. Le gouvernement, si prolifique en projets de loi, et qui avait déjà, le 4 septembre 2017, introduit un projet de loi presque similaire, en dehors de recommandations sur la cour constitutionnelle, reste aussi silencieux », constate-t-il.
Pour Gerry Taama, il est temps pour les députés d’œuvrer pour les réformes constitutionnelles dans en ouvrant un débat à l’Assemblée Nationale.
« Notre peuple vous pardonnera difficilement de faire ces élections législatives comme nous le recommande la CEDEAO le 20 décembre 2018, sans avoir procédé au préalable aux réformes constitutionnelles. Même le vote des Togolais de la diaspora et une recomposition éventuelle de la CENI ne peuvent être opérées que par une modification du code électoral, donc par un vote à l’Assemblée Nationale », a-t-il fait remarquer.
Pour finir, l’ancien candidat à la présidence togolaise invite les députés à se mettre au travail « pour le bonheur du peuple togolais ».