La Condamnation par contumace des journalistes Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou indigne les organisations de presse du Togo. Dans un communiqué conjoint, l’OTM, le CONAPP, le PPT, l’URATEL, l’ATOPPEL, l’UJIT et le SYNJIT ont dénoncé une volonté manifeste de museler le journal « L’Alternative » en particulier et la presse togolaise en général et font part de leur préoccupation face à la situation délétère dans laquelle végète la presse togolaise.
Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou, respectivement Directeur de publication et Rédacteur en chef de L’Alternative ont été condamnés le 15 mars dernier, chacun, à 3 ans de prison ferme et à une amende de 3 millions par la justice togolaise. Les journalistes étaient poursuivis pour « outrage à l’autorité » et « propagation de propos mensongers sur les réseaux sociaux ».
« Les organisations professionnelles de presse togolaise condamnent cette décision de justice et élèvent une vive protestation contre cet énième harcèlement contre les confrères dans une affaire qu’on croyait pourtant réglée », écrivent conjointement l’OTM, le CONAPP, le PPT, l’URATEL, l’ATOPPEL, l’UJIT et le SYNJIT.
L’étonnement des organisations de presse
La protestation des organisations de presse est plus que justifiée. En effet, Ferdinand Ayité, Isidore Kouwonou et Feu Joël Egah (Patron du journal Fraternité de son vivant) étaient visés par une plainte en diffamation des ministres Kodjo Adedze du commerce et Pius Agbetomey de la justice. La plainte avait été déposée suite à une émission animée sur la chaîne YouTube de L’Alternative.
On se rappelle que la procédure judiciaire avait abouti en décembre 2021 à une garde à vue puis à une détention de Ferdinand Ayité et Joël Egah à la prison civile de Lomé. Isidore Kouwonou quant à lui avait été placé sous contrôle judiciaire. A l’époque, Ferdinand Ayité et Joël Egah avaient recouvré une liberté provisoire le 31 décembre 2021 après avoir présenté des excuses publiques exigées par les deux ministres.
« C’est avec étonnement que les organisations de presse constatent la remise au goût du jour de cette affaire qu’on croyait pourtant close, d’autant plus qu’à la veille de la libération des journalistes, le ministre Adedze, interpellé sur le sujet lors de son passage dans une émission sur « Kanal FM », avait déclaré urbi et orbi que cette affaires est définitivement close », lit-on dans le communiqué des organisations.
‘Une volonté manifeste de museler’
L’OTM, le CONAPP, le PPT, l’URATEL, l’ATOPPEL, l’UJIT et le SYNJIT condamnent de ce fait une volonté manifeste de museler le journal « L’Alternative » en particulier et la presse togolaise en général. Pour justifier cette affirmation, les organisations de presse évoquent le lot de procès intentés ces derniers temps contre plusieurs journaux.
« Les organisations professionnelles de la presse attirent l’attention des autorités du pays et de la communauté internationale sur un phénomène attentatoire à la liberté de presse qui consiste à régler des comptes aux journalistes via l’appareil judiciaire », ont-elle lancé.
Pour finir, ces organisations font part de leur préoccupation face à la situation délétère dans laquelle végète la presse togolaise et appellent à la relecture de l’article 3 alinéa 2 et l’article 155 du Code de la presse et de la communication.