Ces dernières semaines, l’Université de Lomé est au centre des attentions. Des incompréhensions entre l’équipe dirigeante et une partie du corps enseignant créent une certaine tension. Mais Komla Dodzi Kokoroko, le président de l’UL, ne perd pas le nord. Ce qui l’intéresse, c’est de produire des « résultats au service de la communauté ».
Il y a quelques jours, Prof Kokoroko indiquait que « Réformer une université est aussi laborieux que de déplacer un cimetière – il ne faut pas compter sur l’aide de ceux qui s’y trouvent ! ». Il citait ainsi Lars Engwall invitant à être « des acteurs du développement par le changement ».
Même si Dodzi Kokoroko n’avait pas clairement cité ceux à qui il s’adressait, il était clair pour les initiés qu’il s’agissait d’un message à la communauté universitaire de Lomé.
Réformer l’Université de Lomé
En effet, depuis quelques semaines, une partie du corps enseignant n’est pas en odeur de sainteté avec la gestion du Président de l’Université de Lomé. On se souvient encore de la convocation du prof Akrawati Shamsidine Adjita devant le conseil de discipline. Une convocation finalement suspendue après un recours introduit par le doyen de la Faculté de droit, à qui la président de l’Université reprochait certains manquements.
Cet épisode a été à l’origine de plusieurs autres réactions dans les rangs des enseignants de l’Université à l’instar de Prof Komi Wolou et de Prof Aimé Gogué. Ces universitaires, également hommes politiques, pointaient un musellement des enseignants.
Des critiques qui n’ébranlent pas Prof Kokoroko, également ministre des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat. Le natif de Womé reste concentré sur sa mission, celle de « réformer l’Université de Lomé » pour en faire une université de référence dans la sous-région ouest-africaine.
Prof Kokoroko, un homme de rupture
Mardi, 18 juillet 2023, il a inauguré au sein du temple du savoir un laboratoire de biologie moléculaire et d’immunologie (BOLIM). Il s’agit d’une première pour une université dans la sous-région.
Cette nouvelle réussite permet à prof Kokoroko de répondre à ses contempteurs.
« Administrer une université, c’est anticiper, c’est prévoir et surtout produire des résultats au service de la communauté », a lancé le président de l’UL avant de poursuivre : « Sans bavardage, sans pleurs et avec conviction en se disant que notre université reste et restera l’une des meilleures de notre sous-région ».
Dodzi Koroko l’annonce à qui veut l’entendre : « La rupture est dans notre ADN et tout doit changer… ». Une détermination avec laquelle il compte continuer à changer le visage de l’Université de Lomé.
La méthode Kokoroko
À sa nomination comme président en 2016, Prof Kokoroko retrouvait une Université publique en délabrement total. L’Université de Lomé, dénommée autrefois « La brousse », a changé de visage sous le magistère du professeur titulaire de Droit publique des Universités. Sur ce plan, plusieurs lui reconnaissent les mérites d’un réformateur. Les critiques du président de l’Université de Lomé lui reprochent d’user d’une « méthode forte ».
À l’Université de Lomé tout comme au ministère des enseignements, il s’agit des mêmes reproches. Quant à lui, Komla Dodzi Kokoroko se défend avec des résultats qui parlent pour lui.