Le secteur bancaire togolais a considérablement évolué depuis les années 70 à nos jours. De six (6) banques dans les années 90, le Togo comptait 10 établissements de crédit en 2010 avec l’installation de cinq (5) nouvelles banques et le retrait de l’agrément d’une autre banque du marché. De 2010 à 2020, de nouvelles banques se sont installées au Togo. Point de la situation.
Cette évolution du secteur bancaire est le résultat des réformes engagées par le gouvernement dans le secteur depuis 2006 à travers le Projet Secteur Financier et Gouvernance (PSFG). Il a permis notamment d’assainir le secteur bancaire par la titrisation des créances du secteur privé auprès des banques.
Il y a eu également le Programme de développement du secteur financier et le programme de privatisation des banques à capitaux publics.
Des réformes bénéfiques pour le secteur bancaire
Avec ces réformes, de 2010 à 2020, le paysage bancaire togolais s’est renforcé avec l’arrivée des filiales des groupes bancaires régionaux et internationaux. Cette arrivée s’est par l’acquisition des banques à capitaux publics (Orabank, BIA-Togo, SUNU Bank et IB Bank).
D’autres banques ont simplement été attirées par les conditions et les perspectives favorables que présente le Togo. Au rang de ses banques, on retrouve : la BOA, la Banque Atlantique, Coris Bank International, NSIA Bank, Société Générale et la Banque de Développement du Mali.
La contribution du secteur bancaire à l’économie togolaise occupe une bonne place dans la sous-région. En effet, les données du tableau montrent que le crédit à l’économie rapporté au PIB est relativement stable et se situe autour 30%. Au niveau de l’UEMOA, ce chiffre se situerait à environ 27,6%.
Les banques en activité au Togo essaient tant bien que mal de financer l’économie. D’ailleurs, le métier d’une banque, c’est d’offrir des crédits et de réaliser des profits. En cette matière, les banques ne font pas de discrimination. Il appartient donc aux clients de présenter un projet viable avec moins de risque pour les institutions financières.
Des groupes bancaires étrangers
La majorité des banques sur la place togolaise sont des filiales des groupes bancaires étrangers. Ces groupes bancaires ne sont pas contrôlés par leur Etat d’origine mais plutôt sont des initiatives privées. Des groupes qui cherchent à s’étendre et se positionnent dans les pays au regard des perspectives favorables qu’offre le pays d‘accueil, en termes d’activités, de croissance économique, de réformes, de stabilité politique, sociale et de sécurité.
Le Togo offre la plupart de ces conditions ; ce qui le rend attractif aux groupes bancaires régionaux et internationaux. C’est également le cas pour « Oragroup » et « Ecobank Transnational Incorporated » qui sont de droit togolais et qui à partir du Togo se sont étendus dans d’autres pays.
Actuellement, Orabank est dans 12 pays à savoir : Bénin, Gabon, Guinée, Mauritanie, Tchad, Togo, Côte d’Ivoire, Burkina-Faso, Guinée Bissau, Mali, Niger et Sénégal.
Quant à Ecobank Transnational Incorporated (ETI), la première banque panafricaine, le groupe est présent dans 33 pays du continent avec une filiale à Paris et des bureaux de représentation à Dubaï, Johannesburg, Londres, Luanda et Pékin.
La supervision de l’Etat togolais
Sur le plan de gestion, une banque contrôlée par les actionnaires privés permet de mitiger le risque sur un seul actionnaire et de faire supporter le risque de défaillance qui pèse sur l’État. Une structure contrôlée par le privé est mieux gérée que celle contrôlée par l’État. Par le passé, le Togo en a fait l’expérience qui s’était soldée par un échec.
Tenant compte de la tendance sur le plan international, l’État devrait se désengager du secteur bancaire, afin de mieux réglementer et superviser efficacement le secteur privatisé. Cela permettra d’éviter les comportements risqués et les abus.