Yas Fiesta

Togo : Selom Klassou, ascension d’un fidèle du système à la tête de l’Assemblée nationale

Didier ASSOGBA
4 Min Read
Komi Sélom Klassou

C’est un visage bien connu de la scène politique togolaise qui reprend du service. Komi Selom Klassou, ancien Premier ministre et cadre historique du parti présidentiel Union pour la République (UNIR), a été élu mardi président de l’Assemblée nationale. À 65 ans, ce fidèle parmi les fidèles de Faure Gnassingbé retrouve le perchoir qu’il avait déjà côtoyé il y a une décennie.

Seul candidat en lice, il a été élu à l’unanimité des députés présents. Il succède à Kodjo Adedze, nommé le 8 octobre dernier ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Urbanisme, dans un contexte de recomposition institutionnelle profonde. Car depuis la révision constitutionnelle du 6 mai 2024, le Togo est officiellement passé à un régime parlementaire, redéfinissant l’équilibre des pouvoirs et plaçant le président de l’Assemblée au cœur du dispositif politique.

- Advertisement -

Un technocrate devenu pilier du régime

Docteur en hydro-climatologie, géographe de formation, Komi Selom Klassou appartient à cette génération de technocrates qui ont bâti leur carrière au service de l’État. Homme discret mais redoutablement méthodique, il s’est imposé au fil des décennies comme un acteur clé du sérail présidentiel. Ministre à plusieurs reprises sous Gnassingbé Eyadema, puis sous Faure Gnassingbé, il a occupé des portefeuilles aussi stratégiques que l’Enseignement supérieur, la Culture, ou encore la Jeunesse et les Sports.

Entre 2013 et 2015, il a été premier vice-président de l’Assemblée nationale, avant d’être propulsé à la Primature, où il restera jusqu’en septembre 2020. Cette longévité témoigne autant de sa loyauté que de sa capacité à naviguer dans les méandres du pouvoir togolais, où la fidélité au chef de l’État reste la clé de toute ascension durable.

- Advertisement -

Sous le nouveau régime parlementaire, la fonction qu’il occupe désormais revêt une importance capitale. Le président de l’Assemblée nationale n’est plus seulement le garant du bon fonctionnement du pouvoir législatif ; il devient un acteur central du pouvoir exécutif, participant à la désignation du chef du gouvernement et au contrôle de l’action publique.

Sélom Klassou, le gardien d’une transition institutionnelle

Klassou, réputé pour son sens du compromis et son style mesuré, est perçu comme un homme de continuité. “C’est un profil qui rassure à la fois le parti majoritaire et les institutions”, confie un parlementaire de la majorité. Son accession à la tête du perchoir marque, selon plusieurs observateurs, la volonté du régime de miser sur la stabilité et l’expérience, dans une phase où les équilibres politiques sont en pleine redéfinition.

- Advertisement -

Le défi de Komi Selom Klassou sera désormais de faire vivre le nouveau cadre parlementaire sans heurts. La réforme constitutionnelle a transféré une partie du pouvoir exécutif au Parlement, appelant à une coopération étroite entre l’hémicycle et la présidence.

En stratège chevronné, il devra conjuguer son sens du dialogue avec la discipline de parti, pour maintenir la cohésion d’un ensemble où les rôles sont encore en train de se préciser. Son élection, saluée au sein de la majorité, symbolise à la fois le retour d’une figure d’expérience et la consolidation d’un système politique qui se réinvente sans se renier.

Rejoignez-nous sur notre chaîne WhatsApp pour plus de détails

Share This Article